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L’époque où surgit la dynastie capétienne ne se confond pas avec «la naissance de la France». Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France, qui embrasse alors la Catalogne au sud et la Flandre au nord, devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue explicitement de se dire «roi des Francs» plutôt que «roi de France». Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d’une unité française n’existe pas alors. La France féodale demeure une mosaïque de régions, de langues et de coutumes diverses. Soucieux d’échapper à toute téléologie dynastique ou nationale, le propos tenu ici accorde une grande attention à ces singularités régionales. Il embrasse aussi les nombreux territoires, aujourd’hui français, qui relevaient alors d’autres rois et princes et s’efforce d’insérer l’ensemble des analyses dans une perspective européenne. Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du «décollage» européen. Dynamisme économique, expansion chrétienne et mutations sociales vont alors de pair, portés par l’affirmation d’un ordre seigneurial effaçant peu à peu les derniers vestiges de l’empire carolingien.