Retrouver l'architecture antique est un défi. Jean-Claude Golvin y parvient grâce à une connaissance archéologique et architecturale alliée à un talent de dessinateur. Ce volume, qui se présente sous la forme de 12 feuilles indépendantes pouvant être encadrées et permettant de voir les infimes détails des aquarelles, est consacré à la restitution de l'Égypte ancienne. Cet ouvrage appartient à une série qui permettra de voyager au coeur des civilisations antiques et de la Méditerranée, à travers des aquarelles présentées en grand format ; il est publié durant l'année égyptologique majeure qu'est 2022.
Tout le monde connaît le Bluetooth, mais qui a déjà entendu parler du roi Harald, surnommé « à la Dent bleue » ? Roi des Danois au temps des vikings, Harald est un personnage à la postérité contrastée : si son surnom est désormais mondialement célèbre, le personnage reste méconnu hors du Danemark. Son règne, dans la seconde moitié du Xe siècle, a pourtant marqué des changements majeurs dans le monde scandinave : artisan de l'unification du royaume des Danois, Harald fut également celui qui le convertit au christianisme. Le roi viking ira jusqu'à contrôler une partie de la Norvège et même de la Suède. Par son action et les liens qu'il entretient avec l'Empire ottonien, le Danemark intègre pleinement un monde européen alors engagé dans une période de transition majeure. À tel point qu'Harald apparaît aujourd'hui comme le symbole d'un monde de plus en plus connecté.
En relisant les sagas et les récits des auteurs chrétiens occidentaux, en analysant les pierres runiques et en intégrant les derniers apports de l'archéologie, Lucie Malbos livre la première biographie du roi qui fit entrer le monde scandinave dans l'histoire de l'Occident médiéval.
Cet ouvrage, véritable encyclopédie de référence, fait le point sur vingt années de recherche en matière d'archéologie de la Corse, et fait suite au colloque d'Ajaccio qui s'est tenu en novembre 2017. À travers plus de 400 pages accompagnées de 375 illustrations en couleur et six grands chapitres, il retrace toute l'histoire de la Corse, du premier peuplement de l'île durant la Préhistoire, en passant par les grands sites antiques, l'architecture et l'urbanisme au Moyen Âge jusqu'aux monuments patrimoniaux des époques moderne et contemporaine.
Seuls quelques peuples au monde, devenus nations, peuvent se prévaloir d'une longévité multimillénaire, de l'Antiquité à nos jours?: ce sont les Chinois, les Indiens, les Iraniens, les Grecs, les Juifs et les Arméniens. Malgré des conquêtes, des assimilations partielles, ou des dominations coloniales, ces six peuples-monde de la longue durée ont réussi à maintenir - ou à restaurer - leur langue, leur culture et/ou leur spécificité religieuse, et à reconstituer un État indépendant. Chinois ou Iraniens se sont appuyés sur un vaste socle territorial et des dynasties successives. Grecs ou Indiens ont alterné morcellement politique récurrent et périodes d'unification impériale. Juifs ou Arméniens se sont très tôt dispersés dans l'espace méditerranéen et eurasien, puis mondial. Contrairement aux Égyptiens, aucun d'entre eux ne s'est transformé au contact de ses conquérants.
Quels sont les facteurs qui contribuent à expliquer une telle longévité, un tel rayonnement et une telle résilience chez ces six peuples?? Une emprise territoriale, une masse démographique, une capacité à s'insérer au sein de réseaux d'échanges mondiaux?? Quel rôle ont pu jouer les religions, les structures sociétales, les institutions politiques, ou encore les langues dans la capacité qu'ont eue ces peuples à perdurer sur près de trois millénaires?? Leur comparaison devrait permettre de mieux appréhender la signification géohistorique de ce concept de «?peuple-monde de la longue durée?».
Postface de Christian Grataloup.
Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d'une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l'Artois. Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu'à rentrer chez eux se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tous les aristocrates de la cour de France se précipitent pour participer à la curée. Ils ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant. Toutes les armées du monde ont, un jour ou l'autre, pris la pâtée, mais pour un désastre de cette ampleur, un seul mot s'impose:grandiose!Avec la verve qu'on lui connaît et son sens du détail qui tue, Jean Teulé nous raconte ces trois jours dantesques où, sous une pluie battante, des milliers d'hommes se sont massacrés dans un affrontement sanglant d'autant plus désastreux que cette bataille était parfaitement inutile.
Un voyage dans le temps avec des passionnés d'histoire Qui n'a pas rêvé de devenir gladiateur romain, d'endosser une armure de chevalier du XIIIe siècle, de danser à la cour du Roi Soleil, de participer à la bataille de Waterloo ou de conduire un char Sherman en France durant la Seconde Guerre mondiale ?
Ce rêve, nous sommes nombreux à l'avoir fait en regardant les grandes productions hollywoodiennes au cinéma ou à la télévision. Depuis une cinquantaine d'années, les reconstituteurs revivent l'histoire en se transformant en personnages d'une autre époque. Ces pratiquants de l'Histoire vivante sont devenus des passeurs de mémoire aussi importants que les monuments, les musées et les cours d'histoire à l'école.
Cet ouvrage aborde tous les aspects de l'Histoire vivante, de l'intimité des bivouacs des soldats à la manière de vivre des civils, en France et dans le monde.
L'ouvrage constitue une synthèse unique sur les cadrans solaires, qui s'adresse aussi bien aux spécialistes les plus exigeants comme aux curieux qui souhaitent découvrir l'histoire d'un instrument qui remonte aux débuts de l'astronomie.
Alors que de l'Antiquité environ 700 cadrans solaires sont connus et conservés dans les musées, la France compte à elle seule plus de 32 000 cadrans construits entre le Moyen âge et aujourd'hui, et comme dans toute l'Europe, la très grande majorité de ces instruments de l'ombre fonctionne encore sur les églises, dans les jardins, sur les bâtiments publics et les maisons privées.
Dans Une histoire de la gnomonique en Occident, Denis Savoie rappelle l'héritage de la gnomonique gréco-romaine puis examine les rares réalisations médiévales qui traduisent le net recul de l'astronomie en Occident. Mais à la fin du Moyen âge et au début de la Renaissance s'amorce un profond changement dans la mesure du temps, avec l'apparition des horloges mécaniques et l'abandon des heures antiques. Le développement des mathématiques, la diffusion des premiers ouvrages imprimés au XVIe siècle, l'augmentation de la précision des cadrans sur lesquels se règlent désormais les horloges, contribuent à massivement diffuser ces instruments qui vont pour longtemps rester la seule façon de connaître l'heure dans les villes et les campagnes. Les cadrans solaires deviennent un domaine de recherche inépuisable et il s'en construit de nombreux types, des portables luxueux de poche jusqu'aux méridiennes dans les cathédrales. Même si le XIXe siècle les relègue au second plan, les cadrans solaires n'ont jamais cessé d'être des objets d'arts souvent ornés de devises mais aussi des instruments pédagogiques indispensable à la compréhension des mouvements du Soleil.
Pour faire de la politique en Grèce ancienne, il fallait d'abord avoir la possibilité de parler. Ce n'était a priori possible que dans les cités dont le régime politique permettait aux citoyens de prendre la parole ; c'est-à-dire, en principe, celles où régnait la démocratie. Les textes témoignent du caractère crucial de cette question du droit à la parole pour le peuple dans l'Athènes du Ve siècle.
La première partie de l'ouvrage examine dans les différents régimes politiques en Grèce (tyrannie, royauté, oligarchie et démocratie) la place accordée réellement à la parole par chacun d'entre eux - dans la législation ou dans les faits, dans les assemblées officielles ou dans la rue -, ainsi que les moyens d'expression qui restaient quand la parole était interdite.
La deuxième partie s'attache spécialement aux dangers qui menaçaient les hommes politiques dans la cité qui représente à nos yeux la démocratie idéale, Athènes ; harcèlement de rue, pression de l'administration, mais surtout procès constants intentés par les adversaires politiques ou par n'importe quel citoyen au nom du droit à la parole. Cela débouchant sur des condamnations sévères, confiscation des biens, perte des droits civiques, exil, voire exécutions - mais, curieusement, jamais sur la prison, ou même sur une politique d'assassinat. On peut s'étonner que Périclès soit mort dans son lit, quand on pense à la triste fin d'Alcibiade ou de Démosthène !
Cet ouvrage, qui s'appuie constamment sur les textes abondamment cités, sera utile à tous ceux qui souhaitent mieux connaître le fonctionnement réel de la démocratie athénienne ainsi qu'aux politiques prompts à se référer à ce régime - qui ne fut peut-être pas idéal, mais qui reste admirable à bien des titres.
Pendant des siècles, l'Asie Mineure et l'Anatolie ont constitué l'horizon oriental du monde grec. À partir de 334 av. J.-C., la conquête menée par Alexandre et les Macédoniens change brutalement la donne. Cette région complexe, composée de sous-ensembles aux identités géographiques et culturelles affirmées, devient alors durablement une sorte de pont intérieur entre l'Égée et la Méditerranée orientale et, au-delà, la Mésopotamie et le monde iranien. Mais à partir de la mort d'Alexandre en 323, elle devient aussi un lieu privilégié de l'affrontement entre ses successeurs et, ainsi, un espace de légitimation des ambitions des différents acteurs, notamment celles d'Antigone le Borgne. Dans le demi-siècle qui court des années 320 à 270, en raison de sa grande diversité territoriale et politique comme de son caractère stratégique, elle est aussi un espace essentiel d'expérimentation de ces formes inédites de domination que sont les pouvoirs royaux hellénistiques. Ce sont alors de nouvelles modalités de relations avec les communautés locales qui sont inaugurées, par tâtonnement, de nouveaux types d'espaces urbains qui se diffusent, de nouvelles conceptions des territoires royaux qui s'affirment, mais aussi de nouveaux réseaux d'échanges et de mobilité qui émergent. Dans ce processus, les rois et les dynastes ne sont pas les seuls à agir, et il faut rétablir le rôle des acteurs locaux, notamment les cités, dans ce processus complexe d'invention du monde hellénistique dans lequel la péninsule anatolienne occupe une part essentielle.
L'empire perse achéménide fascine les Grecs, qui le perçoivent de façon très déformée, et qui comprennent mal son fonctionnement. Au ve siècle avant J.-C, son observation alimente leur réflexion politique, parallèlement à la stasis, terme par lequel ils désignent les conflits internes de leurs cités. Dans ce double exercice, Hérodote, les Tragiques et les Sophistes pensent le politique, et ils préparent la naissance de la théorie politique au siècle suivant. Le débat sur la meilleure constitution en procède: Hérodote le projette sur les conjurés perses de 522 (III, 80-82). La crise qui éclate cette année-là dans l'empire perse tient à ce que la succession de Cyrus, mort en 530 avant J.-C., n'était pas réglée, bien qu'il ait désigné son fils Cambyse pour lui succéder. Ce dernier a probablement compromis lui-même ce processus, en faisant éliminer son frère Bardiya, en dévoyant à cette fin le rituel originellement babylonien du substitut royal, ignoré des Grecs en tant que tel, mais transformé par eux de façon totalement inconsciente sur le mode du dédoublement et de la ressemblance. L'instrument de cette machination, le mage Gauma¯ta, était devenu Bardiya, en vertu même du rituel, et il a prétendu régner à la place de Cambyse avant même sa mort, survenue selon toute apparence de façon accidentelle. Darius, probable cousin de Cambyse, a renversé le mage avec 6 conjurés, pour régner à son tour, en prétendant restaurer la légitimité dynastique. Le débat constitutionnel qui précède son avènement chez Hérodote est fondé sur une arithmétique élémentaire opposant constamment le petit nombre, réduit jusqu'au chiffre un, un effectif un peu plus important, mais qui demeure restreint, et le grand nombre. Cette distinction se retrouve entre la monarchie, pouvoir d'un seul, l'oligarchie, pouvoir d'une minorité, et la démocratie, pouvoir du grand nombre. Les Grecs l'appliquent au champ du politique, alors que le monde indien répartissait les fonctions duméziliennes selon le même critère. L'historiographie grecque des rois mèdes et perses est fondée sur une typologie d'inspiration tout aussi tri-fonctionnelle, qui réserve à chacun d'entre eux un rôle: roi fondateur et organisateur, roi guerrier, souverain lié à la Troisième Fonction. Cette typologie n'est pas un carcan rigide, et elle s'adapte à chacun des règnes, et à chacun des monarques.
Pour la plupart des gens, le nom de Zarathoustra n'évoque guère plus que le titre d'un livre de Nietzsche, et le zoroastrisme au mieux un dualisme opposant les deux principes du Bien et du Mal. Sur la figure historique de Zarathoustra, sur les grands principes de la religion dont il fut le prophète, sur les pratiques des communautés zoroastriennes pourtant établies dans le monde entier, les sources sont si difficiles d'accès que leur lecture et leur interprétation sont généralement réservées aux seuls spécialistes. Dans ce court ouvrage, Michael Stausberg, professeur de sciences religieuses et spécialiste du zoroastrisme, démontre qu'il est possible de dresser une synthèse claire et accessible de ces questions.
Zarathoustra a-t-il existé, quand et où a-t-il vécu ? Quels sont les textes sur lesquels reposent sa religion et que disent-ils ? Quelles sont les principales notions et figures qui composent le panthéon zoroastrien ? Quels sont les importants rituels - cérémonies funéraires ou rites d'initiation - et les fêtes qui rythment le calendrier zoroastrien ? Enfin qui sont les zoroastriens, aujourd'hui et dans l'histoire ?
Les ouvrages en français traitant du sujet sont anciens (J. Varenne, Zarathusthra, 1966, P. du Breuil, Le Zoroastrisme, 1982) et reposent sur un comparatiste indoeuropéen, déduisant du védisme l'essentiel de leurs conclusions sur le zoroastrisme. Ils ignorent les importants travaux d'édition et de traduction de textes avestiques et moyen-perses menés depuis lors, ainsi que les études plus ethnographiques auprès des communautés, qui permettent de connaître le zoroastrisme de l'intérieur.
En réunissant plus de 350 objets emblématiques ou exceptionnels, pour certains inédits, ce catalogue propose une immersion originale dans la fin de l'âge du Fer (iiie-ier siècle av. J.-C.). Cette période de transition, qui voit l'affirmation des peuples gaulois, est également marquée par des variations dans l'intensité des contacts avec le monde méditerranéen, lui-même bousculé par l'expansion romaine. Du territoire des Volques Arécomiques (Languedoc) à celui des Éduens, Lingons et Arvernes (Bourgogne-Franche-Comté- Auvergne), la présence d'objets similaires questionne. Interactions culturelles, échanges économiques, contacts politiques ou stratégie identitaire ? Autant de réalités que l'archéologie permet de mettre en lumière.
Mystérieuse et majestueuse, Pétra, la citée jordanienne créée par les Nabatéens, fait partie de ces merveilles de la planète que l'on rêve d'avoir visité au moins une fois dans sa vie. La réédition de ce splendide ouvrage est l'occasion de découvrir un des sites archéologiques les plus envoûtants du monde. Laissez-vous guider !
Voici bientôt deux siècles que l'antique site de Pétra, la mythique " ville rose " cachée au milieu des sables du désert, attire et fascine les visiteurs. Qu'on en ait entendu parler, l'ai vu en photo, ou même déjà visité, la magie de ce haut lieu, est remarquablement restitué à travers de magnifiques photographies, dont certains panoramiques saisissants, et un langage d'une grande puissance poétique. Cet ouvrage expose avec clarté les sources de tout ce que l'on sait du peuple et de la civilisation nabatéenne. Si l'une des sept " nouvelles merveilles du monde ", inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, constitue depuis plus de deux siècles la destination de voyageurs et de savants, dans l'Antiquité la cité était naturellement bien différente. Ce livre présente une vaste palette de connaissances qui permet de comprendre comment ce site à la position stratégique, carrefour de cultures du Moyen-Orient, helléniste et romaine, est devenu le fleuron de la civilisation nabatéenne, de son raffinement et sa splendeur. On se perdra volontiers au fil des pages à travers les monuments grandioses, baignés d'une sublime lumière qui magnifie les couleurs des roches, en une harmonieuse fusion entre la nature minérale et la savante ingéniosité du peuple nabatéen. Un régal !
Prolongeant les thèmes de l'exposition « EnQuête de pouvoir. De Rome à Lugdunum », ce catalogue montre comment, à la fin du Ier siècle av. J.-C., Auguste a fondé un régime politique original : le Principat. Unique en son genre, celui-ci combine la restauration des institutions traditionnelles de la res publica avec l'affirmation d'un pouvoir d'essence monarchique détenu par un prince, le premier des citoyens, celui que nous appelons empereur. Le Principat ne prévoit toutefois dans le droit aucun schéma fixe de succession héréditaire, ce qui fait naître le danger d'une guerre civile. L'exemple des affrontements de 193- 197, qui suivirent la mort de Commode et s'achevèrent par la bataille de Lyon le 19 février 197, illustre la nécessité pour l'empereur d'établir un consensus entre les principales couches sociales : armée, Sénat, peuple romain, élites provinciales et chevaliers. Les textes de cet ouvrage, issus de contributions d'historiens et d'archéologues, et nourris des avancées scientifiques les plus récentes, invitent à découvrir les rouages du pouvoir dans l'Empire romain à travers l'analyse des mécanismes de la succession dynastique et de l'usurpation.
Le théâtre antique d'Alésia a fait l'objet de nombreuses investigations depuis sa découverte en 1905. Cette publication synthétise l'ensemble des connaissances acquises sur ce monument, notamment à l'occasion des dernières campagnes de fouille menées entre 2004 et 2008 dans le cadre d'un important programme de recherche, préalablement au projet de restauration qui doit le couronner. Elle a pour ambition de restituer les différentes phases d'aménagement du site qui est intimement lié au développement urbanistique de la ville romaine sur l'oppidum au lendemain de son célèbre siège. Cette monographie se nourrit des trois axes de recherche principaux qui ont guidé les investigations : définir la nature des occupations antérieures au théâtre, caractériser les étapes de l'histoire du monument et préciser les modalités de son insertion dans le tissu de l'agglomération. Elle présente ainsi l'histoire mouvementée de l'édifice, érigé sur une grande parcelle de friche urbaine au coeur de la ville antique. L'étude du substrat local a montré que son hétérogénéité a directement conditionné les différentes phases de son occupation, notamment la destruction du premier théâtre causée par la présence d'une faille sous-jacente. L'étude architecturale du monument qui a mis en évidence ce désastre est par ailleurs étoffée d'une proposition de restitution de ses deux principaux états.
Comment passe-t-on en quelques années de la guerre civile à la certitude de vivre un siècle d'or ? Voilà la question brûlante que pose le siècle d'Auguste, qui vit la République romaine se transformer en empire et produire ses plus fameux chefs-d'oeuvre. " Siècle d'or " ? En vérité, notre époque ne croit plus guère aux dénominations de ce genre. Et pourtant : ceux qui l'ont vécu n'ont-ils pas voulu à la fois restaurer le passé, refonder l'avenir et jouir du présent ? Restaurer le passé : le siècle d'Auguste est le moment d'un retour aux traditions antiques, à une histoire ancienne magnifiée, mais aussi celui de la " restitution " d'une république transformée.
Préparer l'avenir : une administration est alors fondée, destinée à durer des siècles, pour accompagner ce que tout le monde perçoit comme un renouveau cosmique. Jouir du présent : les Romains veulent oublier les guerres civiles, Horace appelle à boire et Ovide à aimer. Flaubert écrivait : " Les dieux n'étant plus, et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc-Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été.
" Le siècle d'Auguste est au coeur de ce moment unique dans l'histoire.
Nous écrivons l'histoire politique de l'Empire romain avec des lambeaux de texte. Nous nous fondons sur une bibliothèque lacunaire pour tisser les récits de notre civilisation. Et pourtant, nous avons à notre disposition un texte quasi intégral et qui émane directement de l'autorité impériale : la monnaie.
Aucune autre entité de l'histoire humaine n'a produit un corpus aussi cohérent, aussi structuré, que l'Empire romain. Cet ouvrage entreprend, pour la première fois, de le considérer comme un texte autonome, c'est-à-dire relié aux autres formes de discours publics, notamment l'épigraphie, la glyptique et la statuaire, mais aussi appartenant à son propre espace, et surtout, presque complet.
Mobilisant les derniers apports de l'histoire économique et financière des mondes anciens et de l'histoire des images, cette recherche en radicalise les leçons pour ouvrir un nouveau champ : celui de l'étude du monnayage impérial comme texte. Ce texte, par son unité conservée, permet de penser la structure même du régime impérial, et d'accéder au discours de l'Empire, à son autobiographie, au travers et au-delà de chaque règne. On découvrira dans ce livre de nouvelles approches du monnayage, sous la forme d'études de cas ; on se rendra compte de la présence, dans le monnayage même, d'une méthodologie textuelle ; on pourra lire, pour la première fois, un rassemblement de sources impériales et ainsi contredire un lieu commun trop fréquent, selon lequel le monnayage romain n'apparaissait pas dans les sources épigraphiques et littéraires.
La contribution la plus importante de La mémoire numismatique de l'Empire romain, cependant, est méthodologique : en associant méthodes philologique, iconographique et analyse littéraire, c'est l'étude du discours impérial lui-même qui est ici proposée.
L'Empire byzantin, qui a duré plus de onze siècles, doit en partie cette longévité à un large consensus idéologique : l'Empereur est le « pieux élu de Dieu », il est au sens étymologique le lieutenant de Dieu sur terre. Il incarne un pouvoir impérial fort, épaulé par une administration performante pour l'époque, notamment grâce à une éducation maintenue aux standards antiques, accessible à qui pouvait se l'offrir. Les hauts fonctionnaires et dignitaires gravitent autour du palais impérial de Constantinople où s'exerce l'essentiel du pouvoir. Les membres de la cour sont ainsi les personnages secondaires ou les simples figurant d'un somptueux mystère costumé, au sens médiéval du terme. Pour autant, l'Empereur n'est pas coupé du peuple ni de la population de Constantinople : il assiste avec sa cour et quelque 40 000 spectateurs (soit plus du dixième de la population de la ville) aux courses de quadriges. Celles-ci se déroulent à l'Hippodrome jouxtant le Palais, depuis lequel l'Empereur et sa cour gagnent directement leurs tribunes.
Au Xe siècle, alors que l'Empire, première puissance de la chrétienté, se trouve à son apogée, l'un des empereurs rassemble la tradition du cérémonial aulique dans un ouvrage connu comme le Livre des Cérémonies.
Nous avons voulu permettre au lecteur de suivre ces cérémonies, de comprendre quelle était la vie de la cour et des courtisans, dans et hors du Palais.
Les visiteurs étrangers amenés à participer à ces cérémonies se trouvaient aussi fascinés que les sujets byzantins. Michel Kaplan laisse entrevoir cette fascination ainsi que les mécanismes de pouvoir qui la sous-tende.
Enfin, ce livre donne accès à une civilisation aujourd'hui disparue, à laquelle nous devons l'essentiel de ce qui nous été transmis de la culture, de la science et de la philosophie grecques.
L'ouvrage présente les données les plus récentes de l'archéologie portuaire en Méditerranée romaine. Plusieurs sites romains sont pris en exemple, les ports de Rome (Portus), Narbonne, Fréjus, Fos ou encore Naples y sont illustrés par des travaux archéologiques récents. Les espaces portuaires constituent durant l'Antiquité des entités revêtant plusieurs formes, dont l'archéologie tente de définir la diversité. Architecture, procédés constructifs spécifiques au milieu marin, décors, signalisation portuaire ou encore entrepôts et ensembles thermaux sont autant de thèmes abordés dans ce colloque.
Damien Kempf est depuis de nombreuses années un chasseur de monstres médiévaux. Il s'agit là d'un travail bizarre qui consiste à traquer les monstres dans l'art médiéval, et plus particulièrement les manuscrits. Il s'y exerce ici avec un humour à toute épreuve.
Ce livre porte sur l'architecture des cathédrales dans le royaume de France, tel que celui-ci existait aux Moyen Âge moyen et tardif. Il ne consiste cependant pas en une nouvelle étude sur l'évolution stylistique de l'art gothique.
En tenant compte des degrés qui existaient alors entre les sièges épiscopaux - simples évêchés, archevêchés, primaties, voire sièges patriarcaux - l'ouvrage voudrait montrer que cette hiérarchie, bien oubliée depuis, se reflète souvent dans l'architecture des églises concernées, sans que cela puisse apparaître pour autant ni constant ni systématique.
La compétition entre Sens et Paris, la place primordiale tenue par Reims ou bien encore l'apparent isolement architectural de Bourges avaient été remarqués déjà depuis longtemps. Cependant, d'autres réseaux d'influence peu ou pas mis en lumière sont ici révélés : le rôle de modèle joué par Cantorbéry y compris en France, la place à laquelle prétendit longtemps Dol sur la Bretagne, ou la compétition architecturale entre Bourges et Bordeaux sont sans doutes quelques uns des aspects les plus intéressants développés dans ces pages.
Beowulf est l'une des plus grandes épopées nordiques. Écrit à la fin du premier millénaire en vieil anglais, ce chefd'oeuvre de la littérature médiévale européenne chante les faits d'arme du guerrier scandinave qui vole à la rescousse du peuple danois, tourmenté par l'ogre Grendel et sa monstrueuse mère. Le héros triomphe des deux créatures, mais après cinquante ans d'un règne sage et paisible, un dernier adversaire, le terrible dragon serpent, se dresse sur son chemin semé de gloire...
Stephen Mitchell, avec son talent habituel, restitue les vers de ce poème épique dans une langue moderne, puissante et enivrante.
Parce qu'elle transcende les époques et nous livre des vérités spirituelles impérissables, cette épopée anglosaxonne qui inspira à Tolkien son célèbre Seigneur des anneaux mérite d'être (re)découverte dans cette édition reliée de luxe.
Le long XIII? siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne, qui compte des personnalités fortes:Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Il bénéficie d'une dynamique agricole soutenue et d'une révolution technique, qui s'exprime notamment dans l'érection des cathédrales.La prospérité - relative - des campagnes permet aussi l'essor des échanges et des villes. Littérature courtoise et naturalisme gothique témoignent d'une certaine douceur de vivre.La monarchie construit progressivement un territoire et un État, dont la nouvelle doctrine s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la suzeraineté. Le pouvoir capétien trouve l'un de ses fondements dans l'alliance étroite du trône et de l'autel, même si cela ne va pas sans tensions avec la papauté. Après 1270, la crise du système féodal provoque difficultés, famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires de la grande crise du XIV? siècle. Le pouvoir monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met alors en place un binôme caractéristique du futur État moderne:guerre et fiscalité.Le contexte des temps, positif ou négatif, réinterprété à la lumière des recherches récentes, plonge le lecteur dans un des «grands siècles» de l'histoire de France.
Parmi les collections du Premier Moyen Âge conservées au musée Dobrée, les objets archéologiques de la période carolingienne forment un ensemble régional unique. Ces objets produits entre le ixe et le xieÂsiècle portent l'empreinte d'une époque troublée, marquée par de fortes rivalités entre populations franques et bretonnes. Ils sont aussi les seuls témoins, au sein de notre territoire, de la présence des vikings dans l'estuaire de la Loire. Il s'agit ainsi majoritairement d'armes découvertes dans la Loire et les rivières avoisinantes, apparentées à l'armement scandinave. Une riche série de monnaies et de rares mais précieux vestiges monastiques complètent cet ensemble. Ces collections bénéficient pour la première fois d'une publication dédiée. Outre un catalogue exhaustif et inédit des objets de la période, l'ouvrage propose plusieurs essais thématiques qui permettent de replacer ces objets dans leur contexte historique, culturel, archéologique et archivistique.