Paul Veyne est un savant hors pair : un immense historien de Rome, un très grand latiniste, doublé d'un intellectuel inclassable, déroutant, non conformiste, épris de liberté et étincelant d'humour.
Cet ouvrage permet de découvrir l'univers d'un homme curieux de tout, de suivre les cheminements de l'écrivain, de l'historien virtuose. La profusion des idées, les notations ou les éreintements jubilatoires, la phrase qui tranche net, le regard à l'affût des sujets les plus divers, l'appétit de savoir, les positions qui s'imbriquent et se superposent sont autant d'ingrédients d'une oeuvre originale, irriguée par la vivacité d'un style libre et inventif.
Derrière l'apparence trompeuse d'une légèreté parfois déconcertante, la pensée avance, toujours plus subtile. Sur des thèmes volontiers ardus, et abordés avec toutes les ressources de l'érudition, Paul Veyne offre au lecteur des points d'accroche chaque fois saisissants, par leur fantaisie, leur incongruité, leurs anachronismes réfléchis. Il finit ainsi par établir une sorte de familiarité avec des mondes et des hommes à première vue très éloignés de nous.
Mêlant autobiographie, études d'histoire antique, extraits de traductions de poésie latine et témoignages d'amitié, cet ensemble d'une exceptionnelle densité embrasse la majeure partie de l'histoire et de la littérature du monde gréco-romain, sans cesser d'être en dialogue avec nos poètes et philosophes contemporains.
L'empereur romain Publius Helvius Pertinax a régné durant trois mois au début de l'année 193 ap. J.-C., après l'assassinat de Commode, le fils de Marc Aurèle. Ce court laps de temps a néanmoins permis aux autorités impériales et locales de faire frapper un nombre important de monnaies, dans quatre ateliers émetteurs : Rome, Alexandrie, Tomis et Prusa ad Olympum.
On trouvera dans cet ouvrage le catalogue complet de ces monnayages, basé sur une recension de plus de 2000 exemplaires, avec un classement par coins de droit et de revers, ainsi qu'une étude détaillée de chacun des ateliers monétaires en fonctionnement sous Pertinax. Les volumes de métaux monnayés à Rome, l'estimation du nombre total de monnaies frappées dans les quatre ateliers et l'analyse des types et légendes permettent ainsi de préciser et de renouveler de façon significative la vision de ce règne. Les ateliers de Rome et d'Alexandrie sont traités de manière particulièrement approfondie :
Le fonctionnement de la Moneta romaine est appréhendé dans les moindres détails (organisation des officines), en s'appuyant sur des données et chiffres précis et non sur de simples suppositions. L'atelier d'Alexandrie, à la suite des travaux inédits de Roger A. Bickford-Smith, se voit quant à lui attribuer un monnayage de deniers à légende latine, en plus des frappes classiques.
Ce livre s'adresse ainsi aux historiens, chercheurs et étudiants qui y trouveront un résumé de la vie de Pertinax, avec un point important sur son règne, mais surtout une synthèse basée sur des recherches inédites. Les réflexions politiques ayant conduit aux choix des types monétaires sont analysées et expliquées. Pour la première fois, le monnayage entier d'un empereur, comprenant frappes romaine et provinciales, se trouve regroupé en un seul volume et fournit un instrument de travail complet et novateur.
Cependant, ce nouveau volume de la collection Numismatica Antiqua intéressera également un plus large public, comprenant les archéologues, les conservateurs de musées, les numismates/collectionneurs et plus généralement les amateurs d'art. Les monnaies de Pertinax étant rares et onéreuses, elles ont été depuis le XVIIIe siècle particulièrement recherchées et mises en valeur dans les médailliers publics et privés. La publication complète du monnayage de Pertinax est l'occasion pour les Institutions et les particuliers d'améliorer leurs classements, de vérifier l'authenticité de leurs exemplaires et de les comparer avec d'autres monnaies. Les très nombreuses planches de fin de volume (presque 100) offrent une illustration intégrale de toutes les combinaisons de coins de droit et de revers répertoriées, et les figures placées dans le texte permettent d'appréhender facilement toute la richesse du répertoire iconographique du règne, des portraits monétaires de l'empereur et sa famille aux types figurant sur les revers (dieux...). Ces illustrations permettront ainsi à un large public, français et international, amateur ou professionnel, de mieux connaître un règne souvent oublié, voire la numismatique romaine en général.
Ce volume rassemble, intégralement traduits pour la première fois et présentés en édition bilingue, tous les écrits de Jules César : les Commentaires, mais aussi les extraits des discours, des traités et de la correspondance conservés par les Anciens.
Il offre une lecture complète de son oeuvre, qui permet de mieux comprendre à quel point César a été un protagoniste majeur de l'histoire romaine dans son exercice du pouvoir, fondé sur l'idée d'une magistrature suprême au sommet de l'État, et son action réformatrice dans tous les domaines de la vie publique. Il éclaire aussi son influence décisive sur la vie culturelle de son temps, à laquelle il a fourni des apports tout aussi originaux que trop souvent ignorés. Soucieux de préserver le rayonnement de la langue et du patrimoine latins, César fit de Rome un grand centre intellectuel, mû par l'ambition d'ouvrir la connaissance au plus grand nombre et non de la réserver à une seule élite.
Enfin, loin de se réduire à une simple reconstitution des dernières décennies de la République romaine, cet ouvrage met en valeur la dimension littéraire de César. L'ensemble de ses lettres, les citations qui subsistent de ses discours, et la somme tout aussi riche des fragments de ses traités, révèlent les spécificités de l'éloquence césarienne. Un modèle du genre par sa rigueur et sa sobriété, qui font toute son excellence stylistique.
En 212, l'empereur Caracalla confère par édit la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'Empire. Cette mesure couronne une évolution séculaire vers un empire à la fois politiquement unifié et culturellement universel. En 527, les élites romaines prennent conscience que les royaumes gothiques ont achevé de tuer l'Empire d'Occident. Le passage de témoin à l'Empire byzantin se réalise dans un V siècle qui se termine lorsque l'empereur Justinien tente de reconstituer une unité impériale universelle, sur des bases devenues profondément différentes de celles qui avaient fondé l'Empire romain.
La longue période qui va de 212 à 527 a ainsi vu se produire des transformations impressionnantes : la fin d'une société d'ordres, la fusion des populations barbares et des populations provinciales, la déconstruction politique de l'Empire romain, la diffusion du christianisme. L'Antiquité tardive est aujourd'hui le sujet de vifs débats entre les historiens qui veulent réactiver la notion de déclin de la civilisation.
Tout à la fois archéologue et homme de télévision, l'Italien Alberto Angela reprend la formule du "docufiction sur papier", qui a fait le succès d'«Empire» (Payot, 2016), pour nous offrir un reportage au coeur du quotidien de Pompéi durant les deux jours ayant précédé le réveil du Vésuve, en 79 de notre ère, puis pour nous décrire la colère destructrice du volcan dans un film catastrophe qui durera l'équivalent d"une troisième journée. Un livre d'histoire qui brise bien des idées reçues à partir des dernières découvertes scientifiques (la catastrophe aurait eu lieu à l'automne et non en août), mais qui possède aussi un tel souffle romanesque qu'on se croirait embarqués à bord d'un «Titanic» de l'Antiquité.
Si le public français connaît la mosaïque antique à l'étranger (Italie, Grèce, Tunisie...), il en connaît rarement les trésors en France même, hérités de la Gaule romaine, dispersés qu'ils sont dans bien des musées ou enfouis dans des archives inacessibles. De fait, il n'existe toujours pas de livre de synthèse qui permette au lecteur curieux de découvrir ce domaine de façon aisée. Cet ouvrage vient comber cette lacune à partir des dernières découvertes. Les auteurs sont parmi les plus éminents spécialistes français de la mosaïque, reconnus internationalement pour leur connaissance du sujet et leurs nombreux travaux.
De nombreuses agglomérations de la France actuelle, à commencer par la capitale, Paris, mais aussi de très modestes bourgs, et même bien des villages, ont un passé et un nom qui remontent à l'époque romaine.
Dans leur ensemble, elles se sont progressivement équipées, sous le Haut-Empire, dans la mesure de leurs moyens, de tout ou partie d'un répertoire monumental d'origine romaine. On y voyait aussi se dresser des bâtiments issus de la tradition celtique, en particulier des sanctuaires, et aussi des édifices de spectacle d'un type propre aux régions gauloises. De très nombreuses découvertes archéologiques ont été effectuées ces trente dernières années.
Des fouilles plus anciennes ont souvent été réinterprétées, à la lumière d'une réflexion et d'une problématique qui ont notablement progressé. Bien des idées anciennes s'en sont trouvées réduites à néant ou relativisées : ce livre porte la marque du renouvellement en profondeur qui en est résulté pour notre vision du monde gallo-romain. A partir de tous les acquis récents de l'archéologie, l'aspect de ces agglomérations antiques, villes, bourgs, villages, ancêtres des nôtres, et son évolution au cours des cinq siècles de la période romaine, sont d'abord décrits dans ce livre à l'intérieur d'un chapitre de synthèse.
Ensuite, cent soixante-dix d'entre elles, choisies parmi celles qui nous ont transmis le plus de vestiges, font l'objet de notices individuelles qui nous présentent ce que nous connaissons aujourd'hui, au terme d'une histoire désormais bimillénaire, de leur aspect gallo-romain. Ce livre complète l'ouvrage du même auteur, Les villes des Trois Gaules de César à Néron dans leur contexte historique, politique et administratif, également paru aux Éditions Picard, en 1999.
L'économie italienne à l'époque de la République romaine (509-27 avant J. -C.) connaît des bouleversements tels que ceux entraînés par la guerre d'Hannibal et le développement de l'impérialisme romain outre-mer. Les cinq siècles de la République correspondent à la conquête par Rome de l'Italie (509-241), puis du Bassin méditerranéen (après 201). Rome, modeste cité du Latium enclavé, aux terres dures à travailler, au sous-sol vide de ressources minières, devient en cinq siècles le coeur politique et économique d'un empire s'étendant sur trois continents.
La conquête de l'Empire et l'économie romaine sont inextricablement mêlées : avec les guerres, Rome a gagné des terres, mais aussi du butin. Elle a construit des routes militaires, qui ont servi aux commerçants, pris l'habitude de la mer, appris à manipuler les monnaies sur lesquelles elle mettait la main, développé l'agriculture dans de grandes exploitations, utilisant les nouvelles terres conquises et la main-d'oeuvre esclave...
La République encourage l'artisanat produit dans de grands ateliers pour répondre aux exigences de production de masse d'un marché étendu à la Méditerranée, les activités commerciales de plus en plus lointaines voient le jour, financées par des spécialistes du maniement d'argent, encadrées par un droit désormais assoupli. La société romaine s'en trouve bouleversée. On ne saurait ainsi dissocier l'économie de la conquête romaine, qui se sont nourries l'une de l'autre.
Si de nombreux travaux apportent des éclairages sur des domaines particuliers de l'économie romaine, il manquait une véritable synthèse des recherches les plus récentes. Tel est l'objet de cet ouvrage.
Découvrez L'art romain - Volume 3, D'Auguste à Constantin, le livre de Bernard Andreae. Bernard Andreae propose, dans cet ouvrage, des clés pour reconnaître et comprendre l'art de l'Empire romain. Eminent spécialiste du monde romain, il a choisi quarante-huit mots clés qui s'imposent à toute personne confrontée à l'art romain.
Il analyse et décrit, images à l'appui, les caractéristiques les plus importantes de la production artistique à partir du règne d'Auguste jusqu'à celui de Constantin. Son parcours embrasse l'architecture, la sculpture, la peinture, les arts mineurs et les métiers de l'époque, dont les oeuvres et leur développement sont présentés dans leur contexte. Son étude des portraits romains, mêlant l'analyse stylistique et le déchiffrage des programmes politiques, est particulièrement riche et stimulante. L'auteur offre ainsi une vue d'ensemble susceptible de rendre à l'art romain et à son extraordinaire inventivité toute sa place dans la création artistique : un véritable plaidoyer en faveur de la culture romaine, ancrée dans la religion, qui stupéfiera l'empereur byzantin Constance II et fera dire au poète Horace que le soleil ne pouvait "rien visiter de plus grand que Rome". Cet ouvrage très richement illustré, porté par un texte érudit d'une grande originalité, fait suite à l'ouvrage de Filippo Coarelli (L'art romain des origines au IIIe siècle av. J.-C.) et constitue le troisième volume d'une série d'ouvrages de référence sur l'art romain par les meilleurs spécialistes européens.
Cet ouvrage présente les peintures romaines de Tunisie, en grande partie inconnues. De nombreux dessins et restitutions de l'auteur permettent d'appréhender les styles, les motifs ainsi que les intentions des commanditaires.
Ce volume aborde un domaine où les connaissances ont le plus progressé ces dernières années : celui de l'habitat, demeures des villes et de la campagne, palais et villas du domaine impérial. Les différentes sections retracent la genèse et l'évolution des formes et cherchent à comprendre les modalités de la diffusion d'un art de vivre dont les caractères essentiels présentent du détroit de Gibraltar aux rives de l'Euphrate, d'étonnantes similitudes malgré la diversité des substrats et des traditions. Troisième édition de ce manuel devenu un classique.
[Du début du III siècle av. J.C. à la fin du Haut-Empire.]
Ce volume de Josef Engemann, l'un des plus grands spécialistes actuels de l'art paléochrétien, propose une relecture magistrale de la production artistique depuis l'avènement de Constantin le Grand jusqu'au règne de l'empereur byzantin Justinien. Si nul n'ignore l'impact que l'architecture et les arts figuratifs paléochrétiens exercèrent sur les créations du Moyen Âge occidental et sur l'art byzantin en Orient, on sait moins combien le premier art chrétien, en dépit de la nouveauté de ses défis architecturaux et de ses thématiques, fut influencé par des oeuvres antérieures ou contemporaines, profanes ou sacrées. L'auteur cherche à comprendre les témoignages des différentes formes d'art à partir du contexte historique et social de leur temps, en s'appuyant notamment sur les croyances partagées par la population antique, qu'elle soit chrétienne ou païenne. Le lecteur découvre ainsi l'étonnante richesse des réalisations artistiques de cette période. Les édifices majeurs, des basiliques de Ravenne à Sainte-Sophie de Constantinople, sont présentés ainsi que les statues et monuments impériaux. L'auteur aborde la question de l'interdit biblique des images et les débuts de l'art juif et chrétien. Il inclut dans son propos la naissance de l'art funéraire chrétien, les édifices profanes et leurs décors, ainsi que les arts artisanaux et les arts précieux.
Dans le panorama éditorial européen et américain, il manque depuis longtemps une histoire de l'art romain qui propose, dans une vision globale, l'important travail de recherche archéologique et historique menés ces dernières années par les chercheurs de différents pays.
L'ouvrage de Filippo COARELLI inaugure une collection d'Histoire de l'art romain en plusieurs volumes, qui veut offrir à la fois des données mises à jour et une réflexion historiographique adéquate. Par une méthode originale, l'auteur base son étude sur un dialogue continu entre les données archéologiques et la tradition classique sur les origines de Rome.
Au cours des siècles reculés, dans la Rome des rois, la ville se trouvait au carrefour de deux mondes artistiques riches et actifs - le monde étrusque au nord et le monde italo-grec au sud - et constituait une périphérie artistique où les différentes influences et modalités d'expression se mêlaient avec la sensibilité locale. Avec l'époque républicaine commencent à prendre forme des éléments propres, dans un échange permanent de ressemblances et de différences par rapport aux mondes environnants. Une culture artistique qu'on peut qualifier de « romaine » commence petit à petit à se définir.
Une synthèse sur le système éducatif dans l'Empire romain. L'auteure en décrit l'évolution, la diversité selon les provinces et le rôle dans la reproduction des élites.
Cet ouvrage témoigne d'un travail durant de longues années sur les textes antiques, pour mettre en lien la littérature gréco-romaine et les peintures et mosaïques de la même époque. Ces recherches témoignent de la richesse de la pensée et de la représentation antiques à partir du thème de la nature morte, thème qui allait prendre une place considérable dans l'art occidental.
Les historiens de l'architecture médiévale soulignent fréquemment la hardiesse de construction et de décoration des vaisseaux transversaux des grandes cathédrales qui s'élèvent à hauteur de la nef et du sanctuaire; leurs portails monumentaux décorés de riches sculptures et sommés de murs translucides à galeries dupliquantes et roses irradiantes rivalisent avec les façades occidentales de ces édifices et ont fait l'objet de nombreuses études largement diffusées.
Cependant on s'est peu intéressé sur le symbolisme et le rôle de cette vaste et dispendieuse construction appelée tardivement transept.
Celui-ci prend naissance dans les édifices profanes de la Rome républicaine et impériale pour protéger et solenniser le siège des édiles ou du dominus; la religion chrétienne reprend cette construction en l'adaptant à la célébration du nouveau culte et en lui imprimant le signe christologique de la croix en tau puis de la croix latine.
Dès lors le transept remplira au cours des siècles des fonctions multiples pour répondre à l'évolution des techniques de construction et de la liturgie; il en résulte une considérable variété de plans pour prendre en compte, dans chaque édifice, les nécessités conjointes de la construction et de la liturgie; pour les premières sont évoquées les fonctions suivantes: contrebutement des sanctuaires développés, érection d'une tour de croisée, ouverture extérieure sur frons non occidentalis, application du module de la croisée aux autres travées; les fonctions liturgiques sont plus nombreuses: protection du sanctuaire, isolement du choeur liturgique, création d'autels secondaires, installation de tribunes liturgiques ou élitaires, passages sélectifs vers le déambulatoire, entrées bipolaires chapitre-évêque ou clergé-fidèles, espace de dégagement pour les pèlerins ou les processions, liaison avec les bâtiments conventuels ou canoniaux, enfin installation de nécropole royale ou princière.
La lente mais irréversible progression des fidèles vers la vue du sanctuaire entraîne alors l'effacement du vaisseau transversal suivant les dispositions du concile de Trente puis sa disparition amorcée avant le concile de Vatican II qui l'in-valide implicitement.
Ce premier essai sur l'histoire du transept qui s'étend sur deux millénaires s'appuie, en l'absence de textes exploitables, sur une suite de recherches et de comparaisons portant sur près de 600 basiliques, cathédrales, abbatiales, collégiales, priorales et églises paroissiales dans tous les pays de la chrétienté; il formule de nombreuses hypothèses et reste donc ouvert à de nouvelles recherches.