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On connaît mal encore les théories et les textes de Darwin sur l'évolution biologique et humaine. Trop souvent, on accuse le savant britannique d'être responsable des dérives inégalitaires - eugénistes, racistes ou néo-malthusiennes - du principe de sélection naturelle.
Cet ouvrage examine la vie, l'oeuvre et la pensée de Charles Darwin, son voyage, ses combats et les textes essentiels que sont, en particulier, L'Origine des espèces et La Filiation de l'homme. Il retrace l'élaboration des conceptions darwiniennes modernes. Il explique les consé¬quences scientifiques et idéologiques de la théorie sélective
En 1859, dans l'origine des espèces, le naturaliste anglais charles darwin expose publiquement sa théorie de la descendance modifiée des êtres vivants par le moyen de la sélection naturelle : les espèces ne sont pas fixes, mais varient et se transforment suivant la loi du triomphe des formes les plus adaptées.
C'est une révolution : l'idée du créateur s'effondre, et avec elle tout plan " providentiel " de la nature. l'angleterre victorienne s'enflamme, pour ou contre. en 1871, avec la filiation de l'homme, darwin inscrit l'homme dans la série animale. ce dernier venu possède un ancêtre commun avec les singes de l'ancien monde, dont il a perfectionné les instincts sociaux et les facultés rationnelles en tirant un avantage social de comportements antisélectifs : l'éducation, le droit, les conduites solidaires et altruistes, la protection des faibles et des déshérités.
Philosophe et épistémologue, patrick tort éclaire la vie et l'oeuvre du principal fondateur de la science de l'évolution, qui fut aussi un penseur de la paix, et un éminent généalogiste de la morale.
Une interprétation expéditive du darwinisme a fait trop souvent de la « survie du plus apte » l'argument des manifestations ordinaires de la loi du plus fort : élitisme social, domination de race, de classe ou de sexe, esclavagisme, élimination des faibles. Patrick Tort, spécialiste de l'oeuvre de Darwin, montre qu'en réalité la civilisation, née de la sélection naturelle des instincts sociaux et de l'intelligence, promeut au contraire la protection des faibles à travers l'émergence - elle-même sélectionnée - des sentiments affectifs, du droit et de la morale. Pour emblème de cet « effet réversif » de l'évolution, l'auteur choisit la bande de Möbius, dont la face unique résulte d'un retournement continu. Un essai pour en finir avec la tentation toujours présente d'utiliser Darwin pour justifier l'injustifiable.
Le matérialisme que ce livre interroge et construit n'est pas une « philosophie », mais la condition de possibilité et l'outil de la connaissance objective.
Historiquement, il se confond, de fait, avec l'élaboration de la science moderne s'affranchissant graduellement des contrats de parole qui l'asservirent longtemps à la métaphysique et à la théologie.
Comment cette émancipation s'est-elle effectuée en des temps où une croyance instituée dictait sa loi théologico-politique aux efforts de la connaissance en leur imposant a priori la limite de l'Inconnaissable ?
Comment d'autre part, face à cet affranchissement toujours inachevé, une métaphysique résiduelle impose-t-elle encore aux artisans de la connaissance objective, sans qu'ils s'en doutent, des cadres, des frontières, des démarches et des représentations ?
Ce livre montre qu'une analyse savante des complexes de discours dans l'histoire, à travers ce qu'elle explique du passé, peut permettre de comprendre et d'améliorer ce qui constitue proprement aujourd'hui l'acte de connaître. De redéfinir la « conscience ». De sortir des leitmotivs exténués sur le « hasard ». De penser plus authentiquement la singularité émergente du vivant. De s'éloigner d'un modèle strictement nécessitariste du « déterminisme ». De sortir des impasses avérées du réductionnisme. De résoudre les contradictions tacitement acceptées entre matérialisme et morale, ou entre déterminisme et conduites autonomes. D'entrevoir l'origine du symbolisme. De comprendre la nature originellement et fondamentalement politique de la religion. De penser l'articulation évolutive entre « nature » et « civilisation », et un lien cohérent et critique entre sciences de la nature et sciences de la société. D'identifier les comportements discursifs récurrents de ce que l'on nomme l'« idéologie ». Et d'édifier sur de nouvelles bases une histoire naturelle et sociale de la liberté.
Revenant sur une part essentielle de son oeuvre, Patrick Tort invite ici à une véritable réforme logique de l'initiative de connaissance, et, simultanément, à instruire la méthode capable d'éclairer les mécanismes qui la favorisent et la combattent dans l'univers infini des discours.
Le sacrifice de soi demeure un mystère du point de vue de la biologie. Darwin y reconnaît la forme la plus élevée de la vie morale et recherche les manifestations de ses ébauches animales pour en comprendre l'origine.
Cette origine, c'est la « sélection sexuelle » : certains caractères héréditaires évoluent sous l'effet de « lutte pour la reproduction », par exemple, les plumes du paon ou les bois du cerf. Les cerfs qui arborent les bois les plus imposants ont plus de chance d'être choisis par les femelles ou de dominer les mâles concurrents.
Mais ces caractères semblent contraires à la survie : la queue majestueuse du paon, par exemple, attire les prédateurs ; les bois du cerf constituent un handicap pour leur échapper en milieu boisé.
Ils accroissent donc les chances de conquête sexuelle mais diminuent les chances de survie. Il y a donc une propension à l'autosacrifice dans le règne animal : il faut être disposé à mourir pour pouvoir se reproduire.
Cette forme primitive d'instinct social est à l'origine - au même titre que le dévouement au groupe, la discipline coopérative, l'entraide... - de la formation de l'idéal moral dans la civilisation.
C'est explication biologique de l'origine de la morale permet de récuser deux grandes explications historiques : le « don de soi » du christianisme et le scénario freudien de la « horde primitive » », où le sacrifice rituel commémore le meurtre initial du père.
On connaît mal encore les théories et les textes de Darwin sur l'évolution biologique et humaine. Trop souvent, on accuse le savant britannique d'être responsable des dérives inégalitaires - eugénistes, racistes ou néo-malthusiennes - du principe de sélection naturelle.
Cet ouvrage examine la vie, l'oeuvre et la pensée de Charles Darwin, son voyage, ses combats et les textes essentiels que sont, en particulier, L'Origine des espèces et La Filiation de l'homme. Il retrace l'élaboration des conceptions darwiniennes modernes. Il explique les conséquences scientifiques et idéologiques de la théorie sélective et propose un résumé de l'état présent de la recherche sur l'évolution.
Darwin est probablement l'un des penseurs dont on a le plus caricaturé la pensée, très souvent réduite à la théorie de la sélection naturelle, dans laquelle la plupart des commentateurs ont cru pouvoir conclure à une généralisation de la " loi du plus fort ". Au nom de la nature, Darwin légitimerait ainsi les conduites de domination, d'oppression ou d'élimination susceptibles de sévir au sein des civilisations humaines. Ce sont, notamment, les différentes versions de cette malencontreuse " idée reçue " qu'il convient de confronter ici à l'analyse attentive de l'oeuvre naturaliste et anthropologique de Darwin.
Pour avoir été trop longtemps attendue, la prise de parole publique de Darwin sur l'homme et les sociétés humaines en 1871 n'a pas été entendue.
Submergée lors de sa parution par les différentes sociologies biologiques inspirées par la seule Origine des espèces et le concept central de sélection éliminatoire, l'anthropologie de Darwin n'a été révélée dans son caractère inattendu qu'au début des années 1980. Elle établit en effet que par la voie d'une sélection accentuée des instincts sociaux et des capacités rationnelles, l'évolution humaine sélectionne la civilisation, qui s'oppose à la sélection naturelle.
Auteur d'une profonde transformation des études darwiniennes, Patrick Tort résume ici, en cinq entretiens de synthèse, vingt années d'une explication qui retisse dialectiquement, sur des bases évolutives, le lien et les distinctions à réinstruire entre science et idéologie, sciences biologiques et sciences humaines, histoire des sciences et épistémologie, matérialisme et morale, nature et civilisation.
Qui est Charles Darwin (1809-1882) ? Retracer le parcours du naturaliste anglais le plus célèbre, tel est le fil conducteur de l'exposition qui ouvre début octobre 2015 à la Cité des sciences et de l'Industrie (Paris).
Le livre qui l'accompagne, placé sous la direction de Guillaume Lecointre et Patrick Tort, revient sur le personnage, ses origines sociales, sa famille et les expériences qui ont déterminé l'orientation de ses recherches. Ainsi, de 22 à 27 ans, Charles Darwin a entrepris un tour du monde en 1741 jours (de décembre 1831 à octobre 1836) à bord du HMS Beagle, et étudié la faune et la flore de l'hémisphère Sud.
De ses recherches naîtra la « théorie de l'évolution » selon laquelle les espères vivantes ont évolué à partir d'un ou de plusieurs ancêtres communs, par la « sélection naturelle », à savoir que seules les espèces qui se sont adaptées à leur environnement se sont assurées une descendance importante. En 1859, Charles Darwin résume ces travaux en publiant De l'origine des espèces, ouvrage fondateur de la biologie moderne.
Véritable voyage dans la vie et l'ouvre de l'homme, ce catalogue richement illustré bat en brèche les clichés et idées fausses véhiculés autour de la théorie de Charles Darwin. Il replace Charles Darwin en son temps, présente l'homme et le père dans son intimité, évoque la réception de ses idées par la communauté scientifique et le grand public, mais aussi les influences que ses travaux ont laissé dans la littérature, les arts plastiques, l'architecture qui attestent l'importance sociale d'une pensée et sa puissance révolutionnaire.
C'est une contribution essentielle et radicalement neuve qu'apporte ici Patrick Tort aux violents débats sur l'identité qui secouent nos sociétés, de la question de l'enseignement du genre ou des différences supposées innées de comportement entre hommes et femmes, à celle de l'existence des races. Renvoyant dos à dos les tenants de l'inné et de l'acquis, le philosophe et épistémologue nous amène brillamment à dépasser un débat aujourd'hui caricatural.
Relisant de façon originale Darwin et Lévi-Strauss, il montre que la polémique sur le sexe et la race cache une incompréhension, chez bon nombre de biologistes comme de sociologues. Pour Patrick Tort, la question n'est pas de savoir si "les races existent", mais plutôt d'être capable de faire la distinction entre des réalités biologiques et des constructions historiques et idéologiques complètement différentes.
Et concernant la notion de sexe, on aurait affaire à une situation parallèle: il faut faire la part entre une réalité biologique et les différences culturelles de la représentation et du traitement des différences sexuelles.
Pour Patrick Tort, l'être humain n'est pas hors de la biologie, mais il n'est pas non plus déterminé aveuglement par elle. Sa liberté réside dans l'autonomisation progressive de la culture par rapport aux lois naturelles: un éloge de la civilisation.
Au cours de l'année 1909, l'astronome et astrophysicien révolutionnaire hollandais Anton Pannekoek (1873-1960), à l'occasion du centenaire de la naissance de Charles Darwin (1809-1882), publie un essai intitulé Darwinisme et Marxisme. Ce spécialiste reconnu des révolutions cosmiques y interroge la plus grande révolution biologique du XIXe siècle pour tester sa relation possible avec la révolution politique placée par Marx à l'horizon du processus historique. Ce faisant, il affronte un héritage : celui d'une intuition critique de Marx, inscrite dans une lettre à Engels du 18 juin 1862, selon laquelle, en dépit de l'intérêt manifeste qu'offre chez lui un matérialisme naturaliste apte à servir de socle au matérialisme historique, Darwin n'aurait fait en définitive que projeter sur la nature le schéma social de lutte concurrentielle qu'il avait emprunté à Malthus -, ce qui pouvait lui permettre en retour de naturaliser ad aeternum la structure même de la société capitaliste. Les positions anti-malthusiennes exprimées par Darwin en 1871 dans La Filiation de l'Homme donneront tort à Marx, qui a cédé trop tôt au devoir militant de combattre certains "darwinistes bourgeois", et qui ne pouvait en tout état de cause avoir lu en 1862 l'ouvrage au sein duquel Darwin allait exposer ouvertement sa théorie du dépérissement de la sélection éliminatoire au profit des conduites bienfaisantes, coopératives et altruistes dont s'accompagne l'extension indéfinie du processus de civilisation. Pannekoek, lui, a lu La Filiation. Comme il a lu, à l'opposé, Spencer, véritable inventeur de ce que l'on nommera plus tard, malencontreusement, le "darwinisme social". Il en résulte l'idée que Darwin et les "darwinistes sociaux", ce n'est pas la même chose. Et que darwinisme et marxisme ne sont plus incompatibles, mais, effectivement, complémentaires, à condition de pouvoir penser, entre l'histoire de la nature et l'histoire des sociétés, le recouvrement partiel des échelles temporelles et la combinaison connexe des tendances évolutives. Au coeur de cette problématique fondamentale, Patrick Tort, explique, dans son introduction et ses commentaires intercalés, l'intérêt, les enjeux et les limites du travail effectué par Pannekoek autour de ces questions majeures de la pensée contemporaine, et propose des clés pour mieux les comprendre.