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Cinquante ans après la thèse de Michel Labrousse (Toulouse antique, soutenue en 1967) paraît la CAG 31/3 - Toulouse, qui termine l'étude du département de la Haute-Garonne dont les deux autres volumes (CAG 31/1 et 2) ont déjà été publiés en 2006 dans la même collection.
L'originalité de ce volume tient au rôle important que Rome a fait jouer à Tolosa dans le développement des échanges entre la Méditerranée et l'Océan Atlantique. Si les deux rives de la Garonne sont bien occupées dès la Pré- et la Protohistoire, c'est l'occupation romaine de l'Espagne après les guerres contre Hannibal et Zama qui explique le développement d'un important commerce des amphores italiennes et de la vaisselle campanienne à partir des années 180-175 av. J.-C. C'est avant tout le site de Saint-Roch qui se développe (plus que celui de Vieille-Toulouse, d'Ancely, du Cluzel, etc). Dès le IIe siècle av. J.-C., les amphores y arrivent par centaines de tonnes accompagnées de vaisselle italienne. Les seules dernières fouilles de la caserne Niel, en 2009-2011, ont livré 98 tonnes d'amphores à vin et 6 tonnes de céramiques campaniennes du IIe siècle av. J.-C. ! L'importance pour Rome de ce commerce, à travers « l'Isthme gaulois », explique que lors de la conquête du sud de la Gaule, en 125-121 av. J.-C., les Tolosates recevront le statut d'alliés, statut qu'ils perdront en 108-106 av. J.-C. après leur ralliement aux Cimbres et à la vengeance du consul Caepio qui a pillé leurs richesses enfouies dans des sanctuaires, épisode d'où est née la légende « l'or de Toulouse ». Dès lors le site de Saint-Roch est rapidement déserté au profit du site d'oppidum de Vieille-Toulouse, au moment où Rome entreprend la pacification des Pyrénées. Vieille-Toulouse se romanise rapidement.
Toutefois, comme au début du règne d'Auguste (en - 27 au plus tard) toutes les villes de Narbonnaise ont reçu le statut « latin », Rome décide de fonder une ville nouvelle (sur le site actuel de Toulouse) et d'abandonner le site de Vieille-Toulouse (qui est déserté aux alentours de 10-8 av. J.-C.). La construction de Tolosa, cette ville nouvelle, s'effectue d'abord sur une génération : on commence par construire le réseau d'égouts (preuve d'une ville « programmée »), les portes de l'enceinte, le pont-aqueduc sur la Garonne et sans doute le théâtre, avant la courtine (longue de 3 km), les rues et les premières maisons (sans doute, sauf exception, pas avant le règne de Tibère).
C'est Domitien qui lui donnera le statut de colonie romaine, à cause de l'influence de son général M. Antonius Primus, natif du lieu, et de l'un de ses citoyens, Rufus, qui a exercé de hautes responsabilités à Athènes.
Le développement local se marque aussi par la création sur la rive ouest de la Garonne d'une agglomération secondaire avec un amphithéâtre (à Purpan, à l'époque de Claude).
Si cette ville garde dans l'Antiquité tardive son rempart augustéen, ce sont les édifices chrétiens (suite au martyre de saint Sernin en 250) puis, au Ve siècle le palais d'un roi wisigoth (à Larrey) qui marquent le paysage. Toulouse fut alors, de 418 à 507, la capitale d'un royaume s'étendant de la Loire à Gibraltar.
La carte archéologique de l'Ain, issue d'une thèse de doctorat soutenue à Lyon, en 1982, avait déjà été publiée en 1990. Non seulement cette première édition était épuisée depuis plusieurs années (et le volume toujours demandé), mais surtout l'archéologie française a subi depuis 35 ans une profonde mutation qui imposait cette refonte totale qui explique qu'au lieu des 190 pages du volume de 1990, cette édition en compte 400 pages, avec un classement renouvelé (non plus par cantons mais par le classement INSEE des communes).
Localisé entre Lyon et la Suisse, ce département a vu, en effet, la multiplication de "grands chantiers" de constructions (liés à la péri-urbanisation et aux "grands travaux" routiers et ferroviaires) qui ont obligé les aménageurs à accepter des "diagnostics archéologiques" et des fouilles (sur des espaces de plus en plus étendus), réalisés non seulement par l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives qui a remplacé l'AFAN en 2002) mais aussi par des organismes privés comme Archeodunum et EVEHA.
Les résultats ne pouvaient être que spectaculaires ! C'est, par exemple, le gigantesque projet sur une superficie de 900 ha du Parc industriel de la Plaine de l'Ain (PIPA) (à côté de la centrale nucléaire du Bugey) qui est à l'origine de la découverte de l'agglomération romaine de Saint-Vulbas. Enfin c'est le même auteur, André Buisson, Ingénieur à l'Université Jean-Moulin de Lyon 3 qui signe cette deuxième édition.
Il a su s'entourer de collaborateurs comme Jean-Pierre Legendre (conservateur chargé du département de l'Ain à la DRAC/ SRA de Lyon), comme Isabelle Bollard-Raynaud (conservatrice à la DRAC/SRA Hauts-de-France, à Lille) et comme Anne-Claude Rémy (INRAP, Rhône-Alpes-Auvergne).
Partagé dans l'Antiquité entre la Gaule Belgique (avec les Meldes) et la Gaule Lyonnaise (avec une partie des Parisii et le nord du territoire des Sénons) le département de la Seine-et-Marne comprend 49 % du sol de l'actuelle région parisienne.
Ces territoires, de la vallée de la Marne au nord, à la Brie au centre, à la forêt de Fontainebleau et au Gâtinais au sud, étaient essentiellement dans l'Antiquité des zones rurales reliées à quelques petites agglomérations (Meaux et Melun par exemple) par l'intermédiaire du vici. Ces régions étaient déjà densément peuplées dès la Protohistoire ; la conquête romaine a ensuite prolongé ce développement, comme le montrent les découvertes récentes. Depuis une vingtaine d'années, en effet, le développement économique de la région parisienne a provoqué l'urbanisation de cette zone autrefois rurale et dont la superficie égale celle d'un petit département de cette même région (Le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis, par exemple !). Cette évolution a nécessité des fouilles archéologiques de très grande ampleur. Dans ce contexte particulier, l'information donnée dans cette CAG 77-1 pourra apparaître brute ou incomplète : il s'agit de l'état de la documentation disponible en 2006.
Le département des Alpes-Maritimes correspond à l'extrémité sud de la chaîne des Alpes et à l'avant-pays provençal.
Dans l'Antiquité romaine, il était partagé en trois entités administratives : la province de Gaule Narbonnaise pour le territoire d'Antibes à l'ouest, la IXe région italienne pour les environs de Vintimille à l'est, et la province romaine des Alpes-maritimes pour le reste du territoire.
Le recensement, confié à une doctorante de l'Université de Nice, Laurence Lautier, a été réalisé avec le concours de Marie-Pierre Rothé, l'une des meilleures spécialistes de la documentation archéologiques en P.A.C.A.
Cet ouvrage de synthèse apporte une contribution importante à la connaissance du passé gallo-romain de la ville de Strasbourg.
L'importance accordée à l'histoire antique de Marseille vient de ce qu'elle est la plus ancienne colonie fondée par des Grecs sur le territoire national. C'est aussi la ville de Gaule sur laquelle nous possédons le plus de textes antiques, à la fois parce que Massalia a été l'alliée privilégiée de Rome contre Carthage et parce que la riche cité commerçante a été l'un des facteurs essentiels de l'hellénisation du sud de la France avant la conquête romaine. En dépit de cette richesse de textes, Marseille est pauvre en vestiges visibles. Surtout le développement de l'archéologie locale y est récent. C'est surtout dans les années 1980 que les grandes fouilles urbaines se sont réellement développées qui, comme partout en France, ont profondément modifié l'état des connaissances concernant les origines antiques. Dans ce contexte il est apparu essentiel que le pré-inventaire développe les informations essentielles à la compréhension de l'histoire de Marseille aux époques archaïque, classique, hellénistique, romaine et médiévale. Jamais un tel bilan n'avait encore été tenté. Mais ce gigantesque "puzzle archéologique" se devait d'être accompagné des multiples synthèses qui permettent mieux de comprendre le sens de l'histoire de la ville. La proximité de Marseille d'un grand centre de recherche, à Aix-en-Provence, a permis d'écrire cette "nouvelle histoire de Marseille".
Que peut-on connaître de l'histoire de la ville d'Arles qui a été colonie grecque (à partir de 530 av. J.-C.), colonie romaine (à partir de 46-44 av. J.-C.) et résidence impériale (avec Constant? La recherche archéologique de la fin du xxe siècle a permis aux scientifiques de proposer une reconstitution du trait de la côte méditerranéenne et de restituer le tracé et l'histoire de la formation des différents bras du Rhône et de la ville elle-même. Sur un site entouré de basses terres inondables, la chronologie d'Arelate et de ses monuments a pu être établie. Les fouilles (très souvent inédites) des vingt-cinq dernières années ont montré l'instabilité du Rhône et la place fondamentale jouée par les crues du fleuve dans les rythmes de développement de cette agglomération antique. On a la confirmation maintenant, grâce à ce volume du pré-inventaire, de la place majeure d'Arelate et de son proche territoire pour la connaissance de la Protohistoire méridionale et de l'Antiquité de la Narbonnaise. Cette CAG 13/5 d'Arles met à la disposition des chercheurs une documentation considérable, certes en partie accumulée depuis deux siècles, mais profondément renouvelée par des fouilles terrestres et subaquatiques. Ce bilan est complété de nombreuses synthèses effectuées par les meilleurs spécialistes. Ce cinquième volume termine la "Carte Archéologique de la Gaule des Bouches-du-Rhône", département pour lequel la collection a consacré au total près de 3500 pages.
Avec la parution de ce nouveau Pré-inventaire s'achève la publication de la collection de la Carte archéologique de la Gaule pour la région parisienne qui comprend désormais neuf volumes : la CAG 75 (Paris), due à Didier Busson (1998) ; les CAG 94 (Val-de-Marne) et 91 (L'Essonne) de François Naudet (2001-2004) ; la CAG 92 (les Hauts-de-Seine) par Franck Abert (2005) ; la CAG 95 (Val d'Oise) due à Monique Wabont, Franck Abert et Didier Vermeersch (2006) ; la CAG 78 (Les Yvelines) de Yvon Barat (2007) ; la CAG 77/1-2 (La Seine-et-Marne) due à Jean-Noël Griffisch, Danielle Magnan et Daniel Mordant (2008) ; enfin la CAG 93 (Seine-Saint-Denis) qui a été élaborée par une équipe de vingt-et-un chercheurs dirigés par Claude Héron. Le territoire du département de la Seine-Saint-Denis, créé en 1964, n'avait été, jusque dans les années 1980, que modestement investi par la recherche archéologique. Si la célèbre basilique de Saint-Denis, héritière du sanctuaire tardo-antique érigé sur la tombe du martyr éponyme, et abbatiale d'un puissant monastère étroitement associé aux dynasties mérovingienne et carolingienne, avait certes fait l'objet de recherches archéologiques à partir du début du XIXe siècle, ce n'est qu'à partir de la fin des années 1970 que ses abords immédiats ont été explorés à la faveur d'un important programme d'archéologie urbaine. Hors de Saint-Denis, fouilles et découvertes étaient pour leur part demeurées sporadiques, malgré un investissement associatif fort actif apparu à cette époque, jusqu'à ce que l'essor récent de l'archéologie de sauvetage et de l'archéologie préventive, qui a fondamentalement modifié la situation dans ce département, notamment sur les communes de Bobigny et de Tremblay-en-France, ne vienne changer la donne. De la moisson des résultats récoltés depuis lors, le Pré-inventaire de la Seine-Saint-Denis permettra de mesurer toute l'ampleur.