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«Dans une lettre adressée à André Billy pour le remercier d'un compte rendu, Apollinaire déclarait : Quant aux Calligrammes, ils sont une idéalisation de la poésie vers-libriste et une précision typographique à l'époque où la typographie termine brillamment sa carrière, à l'aurore des moyens nouveaux de reproduction que sont le cinéma et le phonographe. Certes la carrière de la typographie, en donnant à ce mot son acception la plus large et en y intégrant tous les perfectionnements récents qu'Apollinaire ne connaissait pas : linotype, lumitype, etc., est bien loin d'être terminée, pourtant, près de cinquante ans plus tard (quand on lit ces textes si frais, on a peine à croire qu'ils ont été composés il y a déjà si longtemps), sa vision nous apparaît comme prophétique. [...] L'intérêt que, dès sa jeunesse, Apollinaire avait marqué pour les caractères cunéiformes et chinois, la sensibilité qu'il avait pour les vieux beaux livres du Moyen Âge ou de la Renaissance, lui ont permis de sentir d'emblée ce qu'il y avait de décisif dans l'introduction flagrante de lettres et de mots dans leurs tableaux par les cubistes, et à l'interpréter dans le contexte de cette révolution culturelle en train de s'esquisser. Le recueil projeté d'idéogrammes lyriques mis en souscription en 1914 et qui devait comprendre tous les calligrammes figuratifs de la première section de notre recueil Ondes (terme que la Lettre-Océan nous oblige à interpréter comme désignant avant tout les ondes de la radio), était, comme en témoigne son titre Et moi aussi je suis peintre, une réponse poétique à la prise de possession de la lettre et du mot par la peinture cubiste, mais dès le Bestiaire ou Cortège d'Orphée de 1911 on voit posé de la façon la plus franche le problème du rapport entre le poème, son illustration et la page.» Michel Butor.
Le 9 novembre 1918 s'éteignait à 38 ans, victime de la grippe espagnole, Wilhelm de Kostrowitzky dit Guillaume Apollinaire. Sous les fenêtres de son appartement du boulevard Saint-Germain, il entendait la foule crier à l'encontre du Kaiser "À mort Guillaume " : deux jours avant l'armistice, le peuple de Paris criait victoire. Cent ans plus tard, Apollinaire, inventeur de la poésie moderne, est unanimement considéré comme un phare de la poésie française au même titre que Ronsard, Hugo, Baudelaire ou Rimbaud. Alcools, son recueil majeur, est sans doute le livre de poésie le plus lu du XXème siècle. Il est incontestablement la figure de proue de la collection Poésie /Gallimard, vendu à ce jour à près de 1 600 000 exemplaires, les six titres d'Apollinaire dans la collection dépassant les deux millions...
Nous ne pouvions donc manquer de saluer le centenaire de la mort du poète : dans la veine des ouvrages illustrés de le collection (Char Giacometti, Picasso-Reverdy, Eluard-Man Ray), nous avons imaginé ce livre, Tout terriblement, qui est un florilège des plus fameux poèmes d'Apollinaire illustrés d'oeuvres des peintres proches du poète qui fut, on le sait, un critique d'art visionnaire. De Matisse à Marie Laurencin et de Picasso à De Chirico et Derain, tous viennent illuminer les plus beaux poèmes de l'Enchanteur du siècle.
C'est à Laurence Campa, auteure chez Gallimard de la biographie de référence du poète, que nous en avons confié la conception. Un livre comme un bréviaire du génie poétique d'Apollinaire, plein de mouvement et de couleur, propre à réjouir tous les amateurs de poésie et à engager les jeunes lecteurs et lectrices dans un univers où "le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir".
Ce roman violemment « érotique » d'Apollinaire est paru en 1907, signé simplement de ses initiales, G. A. La paternité de ce texte ne fait aujourd'hui aucun doute. Les Onze mille verges relatent les tribulations du prince roumain Mony Vibescu, à travers l'Europe, de Bucarest à Paris, et jusqu'en Chine, à Port-Arthur, où il meurt flagellé par un corps d'armée, pour avoir failli à son serment : « Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens ! » Sous-titré Les amours d'un hospodar, ce roman fait preuve d'une fantaisie débridée et délirante dans le passage en revue de toutes les formes possibles et imaginables de pratiques sexuelles, sadisme, masochisme, zoophilie, scatologie etc.
Bravant ainsi tous les interdits de la censure. En poète à l'humour ici volontiers noir, Apollinaire s'y livre avec virtuosité à une orgie verbale qui manifeste son goût hors du commun pour la langue française.
L'originalité de cette édition tient à la préface retrouvée qu'écrivit Aragon pour une édition des Onze mille verges parue à Monte-Carlo en 1930, à l'initiative de René Bonnel qui avait publié en 1928 Le Con d'Irène, d'Aragon, sous le pseudonyme d'Albert de Routisie. Dans cette préface, Aragon exprime son attitude envers Apollinaire, mêlée d'agacement pour ses élans patriotiques et d'admiration pour sa poésie, l'inlassable esprit de curiosité qu'il manifeste ici aussi. « Il reste à faire de la liberté, écrit Aragon, des abus divers, et précieux. »
Présenté dans un ordre chronologique, l'ensemble des critiques d'art d'Apollinaire permet de se former un jugement indépendant sur ses idées esthétiques, sa compétence et son rôle dans le développement de l'art moderne. En outre, ses écrits, en tant que chroniques, nous font revivre jour par jour l'époque la plus animée, la plus héroïque du XX? siècle.Les textes s'échelonnent de 1902 à 1918. On y découvre constamment un grand esprit, un grand poète et un homme de goût, ce qui n'empêche nullement le piquant, la fraîcheur et l'imprévu. La critique de Guillaume Apollinaire, en effet, était souvent subjective, impressionniste ; il n'hésitait pas à dire avec candeur : «J'aime ce tableau», ou : «Je trouve ce tableau détestable.» À l'analyse rigoureusement intellectuelle, il préférait l'impression lyrique, et «son génie de critique», comme l'a remarqué André Salmon, «était inséparable de son génie de poète».
De la chanson au vers libre, la poésie d'Apollinaire et à la fois classique et passionnément inspirée par la modernité. Mélancolique et fervente, elle chante la vie, l'espérance, l'amour, la fuite du temps. La puissance d'une parole poétique inégalée.
Le flâneur des deux rives est l'un des derniers écrits d'Apollinaire, paru posthume en 1919. Commandé par Cendrars et Cocteau, le livre est un montage réalisé par Apollinaire à partir de chroniques parues dans le Mercure de France, augmentées de parties inédites. Flâneries parisiennes, au hasard de rencontres, hésitant entre le rêve et la réalité on y découvre Ernest La Jeunesse, Ferragute Cypriate, l'hôtel des Haricots, le Musée des réverbères, etc. et ce basculement permanent entre rêve et réalité donne à ce texte une tonalité merveilleuse qui en fait un chef d'oeuvre de la littérature sur Paris. Cahier hors texte couleur avec des pages du manuscrit et suivi d'une note des éditeurs, Patricia Farazzi et Michel Valensi.
Une comtesse follement amoureuse d'un bohémien, un cocher qui attend le retour de son client pendant des années, le roi Arthur égaré dans les rues de Londres en 1905, un amoureux des livres qui vit dans des bibliothèques, une ombre qui a perdu le corps auquel elle était attachée ... T els sont quelques-uns des personnages que vous croiserez dans les textes tantôt fantasques et pleins d'humour, tantôt nostalgiques de ce recueil.
Éclipsés par les oeuvres poétiques de Guillaume Apollinaire, ces contes et articles, entre rires et larmes, méritent d'être lus et relus.