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L'air libre ! L'expérience du paysage se donne souvent d'abord comme une expérience de l'air libre. Tout autant qu'une condition naturelle essentielle du maintien de la vie sur Terre, l'air est pour les êtres humains un milieu existentiel qui est rencontré et vécu aussi comme une matière chargée de qualités variables : l'air a une odeur, une température, une sonorité, voire une couleur, une opacité visuelle (brouillards), un mouvement, une force (le vent).
Autrement dit, l'air se présente aux êtres humains chargé de propriétés paysagères. Sans y penser, notre souffle communique avec celui du paysage ; nous vivons de ces deux souffles, le nôtre et celui du paysage, l'air comme source d'énergie, vitale ou spirituelle.
Ce premier numéro de la nouvelle formule des Carnets du paysage s'intéresse à la marche : que signifie le regain d'intérêt dont elle bénéficie ? Que nous apprend-elle sur notre rapport au temps, à la performance, et surtout sur notre présence au monde et au paysage ?
Ce numéro de la revue s'intéresse à l'oeuvre du paysagiste Jacques Simon (1929-2015), qui fut l'un des principaux animateurs du renouveau de la pensée et de la pratique paysagères, en France et au-delà, à partir des années 1950.
Alors qu'il s'agit désormais de s'interroger sur les conditions concrètes et matérielles de la réalisation d'un monde vraiment habitable, la dimension sanitaire de l'environnement ne doit pas être placée au second plan, loin derrière les données économiques et sociales. Car la santé participe pleinement de la réalisation de soi et de la liberté.
Cette livraison des Carnets du paysage propose d'interroger la relation entre l'homme et l'animal. On y explore les façons dont nous coexistons avec les animaux, dont nos milieux communiquent, se croisent, se superposent ou entrent en conflit, mais aussi quels sont les enjeux et les effets de ces rencontres sur notre propre humanité, sur l'environnement, les paysages, leurs façonnements et évolutions.
Le numéro se décline en trois ensembles :
- «Croisées», du point de vue de l'homme, tour à tour philosophe, artiste, anthropologue, naturaliste, dans sa relation à l'animal, au sein de la nature, à l'affût, à travers le prisme de l'histoire, de la biologie ou de l'écologie.
- «Trajectoires», du point de vue de l'animal, ses traces, ses comportements, ses mouvements, ses trajectoires, et la façon dont l'homme les appréhende, les interprète, pour y donner un sens - artistique, littéraire, scientifique, géographique.
- «Histoires», autour du zoo, un espace singulier de mise en scène et de cohabitation, soulignant le poids symbolique, culturel et social, des animaux, et sa traduction dans le paysage.
Des contributions artistiques ponctuent les différents articles : des planches de Suzanne Doppelt et François Matton, des dessins d'Alain Freytet, des photographies de Jean-Luc Mylayne et de Thibaut Cuisset, des aquarelles de Pierre Alféri.
Les animaux ont suggéré aux humains une infinité d'images, de fables et de mythes ; mais la domestication de certains d'entre eux, ou leur exploitation industrielle, est désormais naturelle, entérinée. Ce processus est profondément marqué par le passage «de la confiance à la domination», selon Tim Ingold, qui étudie les relations homme/animal dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs et de pasteurs.
À la fois omniprésents et dissimulés à nos regards, les animaux contribuent à la connaissance de notre vie, de notre biologie, et servent depuis toujours à fabriquer le paysage que nous habitons. Ils forment un univers fourmillant d'acteurs et de bio-indicateurs qui participent pleinement du «brassage planétaire», comme le définit Gilles Clément.
Nos entrevues avec les animaux sont rares. Jakob von Uexküll analyse cette notion de territoire animal, et cette relation entre milieux animaux et milieux humains. Il faut avoir recours à des stratégies particulières pour favoriser la rencontre: l'affût, évoqué par Jean-Luc Brisson; le retour à la nature, raconté par Gilles A. Tiberghien; le suivi des traces animales, des «voies», tel que l'imagine Jean-Christophe Bailly.
Une fréquentation plus étroite peut nous dévoiler des strates et des disponibilités de l'espace qui se redistribuent avec de nouvelles logiques (spatiales, écologiques, paysagères). C'est le cas des abeilles (essaimage expérimenté par Alice Broillard) ou des papillons (voyage géopoétique du Vecteur monarque de Daniel Canty et Patrick Beaulieu). La confrontation avec les animaux est éminemment culturelle. Il s'agit dans bien des cas de se laisser guider devant autant de mises en scène différentes que d'idéologies et de représentations qui les produisent. Particulièrement au zoo, où la conception et l'aménagement ont évolué en même temps que le regard porté par les hommes sur les animaux.
Que peuvent apporter les débats sur les biens communs et le commun à la réflexion sur les paysages aujourd'hui et sur leur fabrication ? Telles sont les questions que Les Carnets du paysage ont souhaité explorer dans ce numéro, qui est aussi un numéro anniversaire : celui des vingt ans de la revue. Les enjeux sont considérables : l'hypothèse qui structure ce numéro est que le paysage non seulement relève des biens communs, mais qu'il constitue en outre un élément décisif dans la reformulation d'une écologie politique.
Si l'on en croit sa définition classique, le paysage appartient à l'ordre du visible : il "s'étend sous la vue", à l'intérieur ou à l'extérieur d'un cadre. Parler de paysage du dessous, c'est s'interroger sur les conditions non seulement de visibilité mais aussi d'existence du paysage. Pour le voir, il nous faut les imaginer et c'est ce que vont nous permettre les photographies, les dessins, les peintures, les gravures - dont ce numéro est richement pourvu - mais aussi les récits littéraires et les cartes géologiques. Même les représentations les plus fantaisistes sont à considérer pour nous faire comprendre comment nous habitons la Terre. Cet imaginaire-là est constitutif de notre façon d'habiter. Il en va ainsi de certains mythes, comme celui du Grand Silure au Japon qui a longtemps expliqué les tsunamis et les tremblements de terre. Mais on habite aussi véritablement sous terre : les troglodytes, les SDF dans les métros de New York ou de Paris, ou encore dans les sous-sols de Las Vegas.
Ce numéro des Carnets du paysage explore le thème de l'énergie dans deux directions principales. Il s'agit d'abord d'envisager les paysages liés à la production d'énergie. Cette première réflexion montre que la planète recèle une énergie naturelle puissante et parfois dévastatrice, s'exprimant à travers les tremblements de terre, les éruptions volcaniques..., à savoir l'énergie du socle terrestre, dont témoignent certains paysages. C'est à partir de là qu'émerge la seconde direction que ce numéro des Carnets souhaite envisager à savoir la question de l'énergie du paysage, adoptant une dimension peu-têtre plus métaphorique : celle de l'énergie que procure aux hommes la fréquentation des paysages. Espaces sacrés, paganisme : les paysages ruraux, mais parfois aussi les paysages urbains sont parsemés de ces voies, de ces temples, de ces marques diverses qui en font des espaces de spiritualité, de soulagement et d'élévation.
Ces dernières années ont vu la résurgence de la question du chantier, comme espace et moments décisifs du développement du projet de paysage contribuant à en modifier profondément le sens. Ce numéro aborde cette thématique sous l'angle de la réévaluation des métiers du chantier, de la reconnaissance de son espace-temps et de la prise de conscience de sa dimension sociale.
Arpenter : "L'idée du bord" / Alexis Pernet ; "Lettre à Alexis Pernet sur l'idée du bord" / Gilles A. Tiberghien ; "Ephémères" / Gaëtane Lamarche-Vadel ; "Architectures rêvées" / Antoine Degas ; Autour du projet : "Repères pour un débat" / Frédéric Pousin ; '"A propos du projet de paysage, repères anthropologiques" / Jean-Pierre Boutinet ; "Retisser une ville. Le paysage comme projet urbain" / Christian Calenge ; "Projet de paysage, écarts d'échelle et logique d'interlieu. Le cas des "collines de Comines"" / Denis Delbaere ; "Extrait de "Dentro l'architettura" / Vittorio Gregotti ; "Cartographier, construire, inventer. Notes pour une épistémologie de la démarche de projet" / Jean-Marc Besse. Hors-champ : "Inscriptions monumentales qui transforment un lieu en paysage" / Yolaine Escande.
Certains artistes contemporains ont développé leur oeuvre autour et à partir de la question de la nature et de sa préservation. Ces artistes travaillent avec des matériaux naturels, comme la terre, les roches, le bois, l'eau.
Disposant parfois de vastes espaces, ils essaient d'en explorer les possibilités en prenant la terre elle-même comme élément et comme surface d'inscription.
Ce numéro rassemble des analyses et des textes d'artistes, d'intellectuels et d'écrivains qui ont en commun de réfléchir et d'agir sur ce que nous pouvons appeler notre environnement, notre oekoumène, autrement dit la Terre, que nous ne savons peut-être plus vraiment habiter.
Tout n'est pas paysage, mais le paysage est concerné par des questions qui touchent à la nature, à l'espace, à la représentation, à l'écologie, aux usages des éléments et des matières, à la poétique des formes. C'est cette dimension de l'identité du paysage que Les Carnets choisissent d'explorer ici.
Si tout paysage matérialise, de manière plus ou moins diffuse, comment une population a perçu et exploité son environnement à travers les âges, toute plante cultivée est similairement issue d'un entrecroisement entre l'histoire naturelle et l'histoire humaine du vivant. Les sociétés n'ont cessé de domestiquer, acclimater, multiplier, sélectionner et améliorer les plantes agricoles et horticoles.
La revue souhaite susciter la réflexion selon trois grandes perspectives.
La première concerne les plantes cultivées en tant que patrimoine à la fois hérité et constamment transformé. Il s'agit d'aborder les phénomènes de «mode» dans l'emploi paysager des plantes, de questionner les notions de plante banale et de plante rare ou exceptionnelle, en relation avec celles de plante indigène ou exotique, de mettre en évidence certaines dialectiques sociales entre distinction et conformisme, d'évoquer la conservation des variétés cultivées anciennes, qu'elles soient alimentaires ou ornementales.
Il convient également d'éclairer les relations entre le monde des paysagistes et celui des pépiniéristes, de passer en revue les différentes facettes de cette vaste filière - des créateurs de plantes de collection aux centrales d'achat et fournisseurs de jardineries en grande surface - et de donner directement la parole à certains de ses acteurs, notamment par le biais d'entretiens. Autrement dit, de mieux comprendre les processus qui mènent «de la graine au paysage».
Enfin, il nous semble souhaitable d'interroger, y compris par le truchement de démarches artistiques et littéraires, les profondes résonances de cette invention des plantes dans l'imaginaire, depuis la fascination exercée par les fleurs «utopiques» et les agrumes «bizarres», en passant par l'étrangeté des «paysages en kit» des zones de production horticole, jusqu'aux alarmes et aux fantasmes générés par les OGM.
Ce numéro des Carnets du paysage développe une réflexion sur les déchets, à travers les enjeux éthiques, esthétiques, sociaux, paysagers et environnementaux de cette ressource ambivalente.
Les Carnets du paysage proposent un dossier sur l'historien et théoricien du paysage américain John Brinckerhoff Jackson (1909-1996), une figure majeure de la pensée paysagère, encore peu connue en France.
Cosmogonie, orientation et paysage des Esquimaux / Michel Perrot ; L'Oreille pour oeil / Hervé Chardine ; Paysages de poche / Anne-Sophie Perrot-Nani ; Sables-d'Or-les-Pins et l'urbanisme balnéaire français / Roland Vidal ; Chimère, un parcours du territoire au jardin / Arnaus Hug ; Forme et projet / Gilles A. Tiberghien ; Petit précis des terrains vagues / Gabriel Chauvel & Marc Rumelhart ; Elévation / Myriam Dao ; Eléments pour une géographie paysagiste / Claudio Ferrata ; Le projet Biodôme / Franck Michel ; Rephotographier les paysages flamands en transformation, 1904-2004 / Bruno Notteboom & Pieter Uyttenhove ; Le Domaine de Saint Privat / Alexandre Petzold ; La Chose est air / Gloria Ferreira ; Influence de la peinture de paysage sur l'étude de la nature / Alexandre de Humboldt.
L'anthropologie et l'histoire des religions ont mis en relief la place du sacré dans l'organisation de l'espace par les sociétés humaines. Certains paysages, en particulier, peuvent être considérés comme des incarnations, dans l'espace géographique, de cette aspiration au sacré. Les Carnets du paysage n°31 envisage la dialectique du sacré et du paysage sous trois angles complémentaires : le paysage comme incarnation du sacré, la rupture entre sacré et espace paysager et la dialectique au travers du principe de transfert. De la gestion contemporaine des cimetières à la montée des préoccupations écologiques, en passant par certaines formes d'expression de l'art contemporain, on montrera comment certains pans sécularisés de nos sociétés conservent ou reconstruisent un rapport au monde empreint de sacralité.
Les îles sont des territoires de projets, politiques, sociaux et économiques. Ce sont des lieux d'une vie singulière. Les Carnets du Paysage n°35 s'interroge sur les possibilités de les préserver, de les entretenir et de les projeter vers le futur, et sur les actions à mettre en oeuvre dans cette perspective. Îles maritimes, mais aussi îles fluviales, voire îles urbaines, mais aussi îles proches et îles lointaines sont analysées dans une perspective à la fois anthropologique, artistique et projectuelle. Ce numéro des Carnets du paysage fait écho à l'exposition, « Le temps de l'île » qui se tiendra au Mucem (Marseille) de juillet à novembre 2019.
Prendre les chemins, à la fois comme objets d'étude et comme lieux d'expérience, tel est le double enjeu de ce numéro de Carnets du paysage. On y cherche à mettre en valeur la puissance organisatrice du chemin, en ce qu'il contribue, tout à la fois, à structurer le paysage sous la forme de différents maillages territoriaux, mais aussi à orienter la perception et la représentation de ce paysage. Le cheminement est également la mise en oeuvre d'une certaine forme de pensée sur le monde.
Les Carnets du paysage proposent, dans ce n° 27, Archéologies, d'interroger les rapports entre archéologie et paysage.
Pour les paysagistes, l'archéologie est à la fois une discipline scientifique dont ils tirent des informations utiles, une interrogation qui surgit régulièrement dans la pratique du projet et une métaphore qui leur permet de penser le passé des sites, qu'ils considèrent et dans lesquels ils interviennent. Les notions de traces, d'archives du terrain ou de palimpseste sont bien souvent présentes dans leurs discours, mais aussi dans ceux des géographes et des historiens. De façon plus générale, la référence à l'archéologie a permis aux paysagistes de thématiser leur relation à la mémoire des sites, ainsi qu'à la diversité des temporalités qui s'y enchevêtrent, dans la perspective d'une plus grande attention portée à la potentialité programmatique que ces sites contiennent. C'est cet univers de propositions théoriques et pratiques issues de l'archéologie que Les Carnets du paysage se proposent d'interroger.
Il s'agit donc, d'abord, d'analyser les relations, théoriques et pratiques, que les archéologues entretiennent avec les paysages et leur histoire. Comment les archéologues à la fois abordent-ils théoriquement la question du paysage et travaillent-ils concrètement dans les paysages ? Les récents développements de l'archéogéographie ont contribué à redéfinir le champ des interrogations et des enquêtes, et il semble nécessaire d'élaborer et de présenter un état des questions actuellement traversées par les archéologues du paysage. On souhaiterait évoquer, sur quelques «situations» exemplaires («la route», «le végétal», «le territoire», etc.), les questions rencontrées aujourd'hui par les archéologues à propos des paysages.
Mais, symétriquement à l'archéologie des paysages, il s'agit ensuite de décrire et d'interroger les différentes manières dont les paysagistes sont mobilisés par des questions archéologiques. Comment, par exemple, est-il possible de projeter dans ou à partir de sites archéologiques ? Comment peut-on élaborer les paysages des sites archéologiques eux-mêmes ? Sous quelles formes les archéologues interviennent-ils dans les projets, à différentes échelles ?
Dans ce numéro, la revue souhaite en outre envisager l'archéologie comme une métaphore utile pour les paysagistes, c'est-à-dire comme un dispositif à la fois mental et pratique qui leur permet de poser la question des temporalités qui traversent les paysages.
Or, la figure du palimpseste, très - trop ? - souvent mobilisée, doit être actuellement revisitée à la lumière des travaux empiriques et des réflexions théoriques qui ont contribué à remettre en cause les conceptions «linéaires» et «sédimentaires» du temps, utilisées de manière abusive dans l'étude des paysages. On souhaite ainsi mettre en oeuvre et présenter ici une interrogation sur les formes du paysage et leur mode d'historicité.
Ce numéro des Carnets du paysage développe une réflexion sur la musicalité du paysage, tant dans sa composition que dans ses pratiques et représentations.