L'endroit sur terre où « les spectacles sont permanents » : c'est ainsi qu'un voyageur crétois, émerveillé par son séjour, caractérise Athènes au IIIe siècle avant notre ère.
À partir de l'époque hellénistique, la cité se positionne en effet comme « capitale culturelle » du monde grec, notamment grâce à ses nombreuses compétitions artistiques et sportives dont le prestige ne fut jamais démenti jusqu'à la fin du Haut- Empire romain. Cet ouvrage se penche sur les agents de cette politique culturelle volontariste, des magistrats civiques appelés agonothètes ou athlothètes, qui étaient choisis par la cité spécifiquement pour superviser l'organisation et le financement des compétitions. En traitant en détail les fonctions, le rôle et les carrières souvent remarquables de ces organisateurs de concours sur près de six cents ans, ce livre se veut aussi bien une étude portant sur les compétitions athéniennes et leur cadre institutionnel qu'une contribution plus générale à l'histoire d'Athènes aux époques hellénistique et impériale.
Professeur émérite de l'Université Bordeaux Montaigne et premier directeur de l'Institut Ausonius, Jean-Michel Roddaz compte à un niveau international au nombre des meilleurs spécialistes de la période qui vit le passage de la République romaine au régime du prince, le Principat. Connu pour sa biographie d'Agrippa, publiée en 1984, il n'a depuis lors cessé de prolonger sa quête scientifique en approfondissant certains des thèmes développés dans son premier livre et en ouvrant également de nouvelles pistes de recherche.
Il a consacré de nombreuses études aux figures centrales de cette période, depuis Jules César jusqu'à son fils adoptif Auguste en passant par Marc Antoine, son frère L. Antonius et Lépide, mais aussi à des acteurs secondaires de la vie politique tel L. Cornelius Balbus. Il a également élargi ses horizons géographiques au-delà de Rome en cherchant à mieux définir l'impact de la crise politique et de la naissance d'une monarchie impériale sur les sociétés provinciales ; il a fait de la péninsule Ibérique son principal champ de recherche en remontant jusqu'à la deuxième guerre punique, sans s'interdire de parcourir également l'Orient romain et en croisant sur son chemin la figure d'Hérode. Il a contribué à élaborer au fil de ses recherches une analyse si cohérente que plusieurs de ses amis et de ses élèves ont jugé nécessaire de rassembler en un seul volume les textes de vingt-huit de ses articles, répartis en deux thèmes principaux : tout d'abord l'histoire d'une « révolution » politique vue depuis Rome ; ensuite l'histoire de Rome telle qu'elle fut vécue à cette époque dans le monde provincial et par les provinciaux eux-mêmes.
Au-delà de toutes les remises en cause, la famille se présente le plus souvent comme une évidence, parce que naturelle et universelle. Elle a pourtant une histoire. Elle né se résume pas au couple avec ou sans enfants. Et surtout, elle ne peut pas être cernée sans être replacée dans la société tout entière qui est son cadre. Telle est la perspective adoptée par cet ouvrage qui cherche à faire apparaître ce qu'ont pu être la famille, comme norme, et les familles dans leur diversité dans le monde grec et dans la Rome antique.
Rassemblant des articles écrits par des spécialistes, ce livre présente aussi bien un état de la question qu'un aperçu des problèmes qui se cachent derrière la familiarité spontanée que suscite de prime abord la famille.
Le Banquet des Savants (ou Deipnosophistes) d'Athénée de Naucratis, est une oeuvre incontournable de la culture antique.
Autour d'un opulent banquet fictif, l'auteur, un grec d'Égypte des II e -III e s. p. C. convoque, par le biais d'un jeu de citations érudites, toute la littérature et la culture gréco romaine antérieure, sur toute sorte de sujets. Jusqu'ici seuls les deux premiers livres sur les 15 que compte l'ouvrage avaient fait l'objet d'une édition scientifique en France. Le livre XIV, l'un des plus riches et des plus longs, est enfin disponible en français, avec édition du texte grec et apparat critique. Ce travail collectif s'appuie aussi sur de nombreuses notes pour éclairer les détails érudits et sur des études de synthèse à propos de l'auteur, des procédés de citations et des sujets abordés. Grâce à Athénée, vous saurez tout sur les artistes du rire (mimes, farceurs..), sur les instruments de musique, sur les danses et sur les nombreux gâteaux que Grecs et Romains mangeaient au cours de leurs riches banquets...
Vous entrerez dans l'intimité d'un cercle de lettrés où la recherche du bon mot, de l'anecdote savante et rare, dirige les échanges entre banqueteurs. Vous aurez ainsi un aperçu de la culture antique, à une époque où la conquête romaine et l'extension de l'empire ont pu provoquer une forme de « globalisation », non sans rappeler ce que nous connaissons dans nos sociétés à l'heure de la mondialisation.
Ce volume, rassemblant les travaux d'une équipe d'experts internationaux, examine le rôle privilégié de la cité dans la toile des relations sociales, culturelles, religieuses et diplomatiques qui ont façonné l'oecoumène gréco-romaine depuis l'avènement d'Alexandre le Grand. En pensant l'articulation entre mobilité et réseaux, les auteurs se sont notamment interrogés sur les cadres, les mécanismes et les conséquences de la connectivité. La mobilité spontanée ou institutionnalisée des acteurs de la connectivité - marins, marchands, artisans, militaires, lettrés, athlètes et pèlerins, mais aussi proxènes, ambassadeurs, juges et arbitres, fonctionnaires et dignitaires au service de dynastes et rois - a eu des effets incommensurables tant sur les cités que sur les partenaires de celles-ci qui n'étaient pas Hellènes ou avaient adopté d'autres formes de vie collective que la cité. Les relations paritaires ou hiérarchiques entre cités ont été transformées, à diverses échelles et selon les époques, par les échanges promus dans le cadre des cités. La culture politique de ces dernières a progressivement modelé de larges secteurs du monde méditerranéen et pontique, tout en favorisant la construction de la mémoire collective qui a mené à la reconfiguration des identités locales.
Les connaissances sur les rites funéraires de l'âge du Fer en Grèce du Nord se sont profondément renouvelées ces dernières décennies. Les nombreuses découvertes archéologiques pour la période située entre le XI e et le VII e siècle avant notre ère révèlent une mosaïque de pratiques dont cet ouvrage se propose de faire la synthèse. De l'analyse des nécropoles dans leur environnement naturel aux objets déposés auprès des défunts, cette étude offre une analyse régionale novatrice. Elle permet d'éclairer cette région aux multiples facettes située à la croisée d'aires culturelles variées entre les Balkans et l'Égée.
Le titre impérial donné en épithète aux «dieux augustes», ne les désigne pas comme incarnés dans l'empereur ou comme des sortes de lares protecteurs de la famille impériale mais exprime une association, une synergie entre les dieux et le prince. L'empereur est le médiateur des dieux auprès des hommes. Augustus, terme exclusif de cett e association, renvoie au conditor Romulus, aux auspices, à l'auctoritas qui légitiment le pouvoir. Les dieux augustes se diffusent surtout en Occident d'Auguste au début du IVe s. Il s'agit moins de dieux politiques, que de divinités protectrices et bienfaitrices des cités et des particuliers. Les dieux romains et les divinités locales (indigènes ou interprétées) ont des parts comparables, ce qui souligne le respect des identités locales. Les élites municipales, surtout, leur consacrent nombre de dons évergétiques, se posant comme des relais du pouvoir et affirmant leur légitimité. Ils sont imités par les Augustales et les riches affranchis. Fonctionnaires, soldats, couches populaires sont en retrait. Présents surtout dans l'espace urbain, les dieux augustes se concentrent dans les centres civiques où s'affiche le pouvoir. Scénographie et cérémonies expriment le consensus autour des empereurs, agents des dieux. Les dieux augustes témoignent de l'acculturation politique, religieuse, sociale des Provinciaux, qui manifestent ainsi leur volonté de s'intéger à l'Empire.
Qu'est ce qui faisait qu'un homme politique romain était cru ? Ni la vérité de ce qu'il avançait, ni la haute tenue de ses propos. Mais ce qu'on appelait l'auctoritas.
Une qualité personnelle fondée sur une éthique, qui se gagnait ou se perdait. Curieusement ce concept n'a guère été étudié. Le colloque qui s'est tenu en septembre 2018 à l'Université Paris X à l'initiative de J.-M. David et Fr.
Hurlet a permis de combler cette lacune.
Contributions de R. Baudry, Y. Berthelet, Cl. Bur, J.-M. David, E. Deniaux, J.
Dubouloz, E. Famerie, Ch. Guérin, K.-J. Hölkeskamp, Fr. Hurlet, M. Jehne, Th.
Lanfranchi, Ph. Le Doze, D. Mantovani, Fr. Pina Polo, A. Schiavone, Fr. Van Haeperen, G. Zecchini.
Cet ouvrage consacré aux agglomérations et aux communications sur le territoire de la Serbie contemporaine, entre le I er et VI e s. p.C., est un essai de caractérisation des étapes du développement des agglomérations et des communications dans cette partie de l'Empire que sont les Balkans, dont l'histoire est marquée par des changements historiques et sociaux majeurs.
Il a été rédigé dans l'intention de rassembler en un texte unique les informations historiques, littéraires, épigraphiques et archéologiques relatives à ce vaste espace stratégiquement important. Il s'adresse aussi bien aux spécialistes, historiens et archéologues, qu'au grand public.
Cet ouvrage collectif rassemble des contributions centrées sur le thème des mobilités grecques dans l'espace méditerranéen, de l'époque archaïque au début de l'époque hellénistique. Ce thème des mobilités a été l'objet d'un très fort renouvellement conceptuel au cours des 20 dernières années, notamment par la sollicitation des notions de réseaux et d'ethnicité. Tel qu'il a été conçu, l'ouvrage se présente à la fois comme un nécessaire bilan historiographique et épistémologique et comme l'occasion d'approfondissements de ces notions.
Le bilan et les perspectives offertes dans ce livre répondent ainsi à une exigence scientifique et à une attente générale puisque la question des mobilités et des diasporas grecques est au coeur du programme des concours du CAPES d'histoire géographie et de l'agrégation d'histoire.
« Celui pour qui le voyage est agréable, n'aime pas sa patrie » écrivait Augustin. Ses mots, qui reviennent régulièrement sous la plume de l'évêque d'Hippone dans ses commentaires sur la religion chrétienne, sonnent également comme un constat plus personnel sur sa propre expérience du voyage sur les routes de l'Afrique romaine à la fin de l'Antiquité. Ici, la distance est frappante entre une image très rébarbative du voyage, en raison notamment des divers désagréments et dangers qui sont susceptibles de guetter le voyageur, et la multiplication des voyages personnels mais également officiels depuis le Principat d'Auguste et l'affirmation du contrôle de Rome sur le territoire africain, qui modifie le contexte même dans lequel ils se réalisent désormais. Quelles évolutions ont alors connues les différentes pratiques du voyage, entrepris à titre privé ou bien à titre public ? En quoi sont-elles emblématiques des grands changements qui ont transformé la société et le territoire provincial africains, depuis le règne d'Auguste jusqu'à l'époque de saint Augustin
Le De architectura de Vitruve est le seul traité d'architecture antique qui ait été conservé et largement diffusé en Europe depuis le Moyen Âge. Sa renommée provient de ses principes théoriques qui ont longtemps servi de référence, mais aussi des divers savoirs, techniques et scientifiques, qu'il convoque et qui le rattachent à la tradition encyclopédique.
Mais quelle a été sa réception dans l'antiquité ? On ne trouve en effet dans la littérature latine que cinq mentions de Vitruve. Était- il lu ? Et par qui ? Cette étude est une enquête sur l'autre face du De architectura : y sont étudiés successivement le travail d'écriture mené par Vitruve afin que son livre ne soit pas un texte technique, mais une oeuvre littéraire digne d'entrer dans les bibliothèques des savants, son immense apport au lexique de la langue latine et, enfin, les nombreuses traces qu'il a laissées dans la littérature de l'époque impériale.
Cette enquête permet aussi de réévaluer la place des textes que nous appelons «techniques» dans la littérature latine et la circulation des mots et des idées entre les champs disciplinaires et entre les mondes romain et grec.
La période qui va de la mort de Sylla à l'époque flavienne est caractérisée à Rome par l'éclosion d'Histoires aux dimensions monumentales, comme en témoignent les oeuvres-bibliothèques de Diodore, de Strabon ou de Pline l'Ancien. Ce volume envisage d'abord le contexte dans lequel les auteurs ont travaillé, grâce aux ressources sans précédent offertes par l'Vrbs et à la disponibilité grandissante des textes latins et grecs à partir du I er siècle a.C. On se place ensuite dans l'antichambre de l'historien qui compulse ses sources et prépare la publication de son oeuvre, en examinant les implications pratiques de cette tâche pour l'auteur à son écritoire : comment résolvait-il les complications liées aux dimensions gigantesques de son propos ?
Dans les cités grecques de l'empire romain, la diffusion de la citoyenneté romaine introduit une nouvelle façon de se nommer, un nouveau droit, une nouvelle forme de distinction sociale.
Au ????e siècle, après plusieurs décennies de développement de la citoyenneté romaine mais avant le choix de l'empereur Caracalla de la donner à tous les habitants libres de l'empire, les cités connaissent une situation originale : les citoyennetés locales, fondement de l'activité politique quotidienne, coexistent avec la citoyenneté impériale, universelle. Les études rassemblées dans cet ouvrage explorent les conséquences d'une telle situation, inédite dans le monde antique, et s'interrogent sur l'impact de la citoyenneté romaine sur les sociétés grecques.
La déclaration d'hostis est une procédure qui consiste, dans la cadre des guerres civiles et des conjurations de la fin de la République romaine, à assimiler l'adversaire politique, à un ennemi extérieur de Rome, à un hostis. Cette mesure, inventée par Sylla en 88 a.C., fut régulièrement utilisée au cours du dernier siècle de la République entre 88 et 40 a.C. Trois temps forts apparaissent. Une première série de déclarations a un lien direct avec la première guerre civile et ses lendemains. La déclaration est ensuite utilisée par Cicéron contre Catlina et ses lieutenants en 63 a.C. Enfin, à partir de César en 49 a.C et jusqu'à la guerre de Pérouse, elle se banalise.
L'étude porte sur la mise en place de la mesure. On s'interroge sur les motifs retenus par les hommes politiques qui choisissent cette procédure, on analyse à la fois la procédure et les conséquences qu'elle peut avoir sur les victimes, c'est-à-dire les hostes.
Quatre-vingts ans après la dernière biographie scientifique sur Catilina, ce livre se propose, sinon de réhabiliter ce personnage, au moins de rétablir la part de vérité que sa « légende noire » a jusqu'à présent largement occultée. A partir d'une documentation fragmentaire (livres, discours, lettres, pamphlets...) et jusque-là sous-exploitée, l'auteur démontre, contre l'autorité de Cicéron et de Salluste, que l'opinion des contemporains sur la « conjuration de Catilina » ne fut pas unanimement négative, mais que l'affaire fut récupérée et déformée par des propagandistes de talent.
Catilina, le faux populiste est donc la reconstitution passionnante des étapes d'un parcours hors du commun, et le portrait, inattendu et saisissant, d'un homme et d'un politicien bien éloigné du « monstre » forgé par la tradition littéraire et historiographique.
Cet ouvrage étudie le devenir d'une cité grecque, Éphèse, durant la période de transformations qui correspond à l'époque tardo-hellénistique et aux début du Principat. Les années entre 133 a.C. et 48 p.C. voient l'intrusion de Rome en Asie Mineure, l'acceptation par les Grecs de la domination romano-italique, et l'entrée des immigrants italiens dans les subdivisions civiques d'une ville devenue entre-temps capitale provinciale. Il s'agit donc de l'histoire d'une intégration croisée, à l'intersection de la création d'un empire « mondial » et d'une provincialisation réussie. L'ouvrage s'interroge également sur la place de Rome dans une grande cité portuaire grecque ouverte aux influences extérieures et sur l'intégration des immigrants dans la cité locale. Une cité grecque devient ainsi la ville d'Asie Mineure dans laquelle l'influence et la présence de Rome sont les plus visibles : les institutions et l'urbanisme évoluent pour traduire cette nouvelle réalité dans la vie politique locale, les pratiques religieuses ainsi que les constructions. Éphèse en sort durablement transformée.
L'organisation des marchés dans l'Antiquité et la nature de leurs équipements constituent assurément des thématiques essentielles à la compréhension du fonctionnement des économies anciennes. L'analyse économique des marchés antiques s'enrichit ici d'éléments archéologiques souvent inédits, dans un champ chronologique et géographique qui englobe la plupart des sites de Méditerranée orientale qui ont livré des informations nouvelles sur la question. La mise en évidence, à travers plusieurs études de cas, des étapes du développement des agoras marchandes, jusqu'à l'édification des macella, s'accompagne de l'étude des fonctions commerciales de plusieurs types de bâtiments, qui permet en même temps de préciser l'organisation concrète des ventes. Les actes de ce colloque, organisé à l'École française d'Athènes en 2009, en partenariat avec le GDRI du CNRS "Les marchés dans le monde antique" et la Société archéologique grecque d'Athènes, visent à rendre à l'étude archéologique et historique des espaces et bâtiments commerciaux la place qu'elle mérite dans l'analyse des économies antiques, tout en offrant un tableau concret de la diversité des pratiques de marché dans l'Antiquité.
Cette étude porte sur la culture matérielle métallique et sur son artisanat en tant que production socioculturelle des communautés occupant l'Aquitaine à l'âge du Bronze moyen (xviie-xive siècle a.C.). Les objets métalliques ont été étudiés selon diverses méthodes de recherche : typologiques, technologiques et contextuelles. La restitution du cadre environnemental met en évidence les transformations, à l'échelle de la vie humaine, qui se sont opérées dans la zone de l'estuaire, jouant un rôle dans le développement du système technique et économique des sociétés. L'examen fonctionnel puis morpho-typologique des objets métalliques permet d'établir plusieurs classements des objets, et des comparaisons d'ordre morphométriques et pondérales sont envisageables à partir de critères de distinction communs. La détermination et l'interprétation des stigmates, réalisés dans le métal ou en amont (modèle, moule), permettent de restituer les procédés techniques et une partie des chaînes opératoires. Ces dernières, pour une même catégorie d'objets, diffèrent en fonction de la technique de moulage, du matériau, de l'enchaînement des gestes, etc. Les résultats des examens métallographiques permettent de connaître certains procédés techniques employés, sur les haches et les bracelets. Par exemple la séquence déformation plastique à froid/recuit est couramment employée. Le croisement des pratiques techniques et des classements fonctionnels et typologiques, permet de rendre plus visibles les diverses interactions existant dans la production métallique et renouvelle l'interprétation des pratiques d'enfouissement volontaire.
"Cet ouvrage collectif rassemble plusieurs études consacrées aux institutions de marché dans le monde gréco-romain. Il s'attache notamment à étudier les figures de l'agoranome et de l'édile en proposant des analyses sur le statut et les fonctions de ces magistrats. L'ouvrage mêle des études de cas et des approches plus générales, des analyses de documents et des réflexions synthétiques sur l'évolution du rôle des magistrats et sur les stratégies de contrôle des marchés dans la Méditerranée antique. Il s'inscrit ainsi au croisement d'approches relevant à la fois de l'histoire des institutions, de l'histoire économique et de l'histoire du droit en contribuant au renouvellement de la réflexion sur la régulation des échanges dans les cités antiques."
"Issu de la vaste gens Cornelia, le lignage des Scipions s'affirma entre le ive et le iiie siècle a.C., notamment à travers des usages onomastiques et sépulcraux spécifiques qui contribuèrent à le distinguer désormais de la structure gentilice antérieure, en même temps qu'ils forgeaient une identité familiale puissante, fédératrice et durable qui inscrivait ses membres dans la solidarité et la continuité sur plusieurs générations. Occupant une position de premier plan au sein de la société aristocratique romaine au temps des guerres puniques, les Scipions livrent ainsi un exemple familial remarquable de l'expression sociale des valeurs, des stratégies et des mentalités de la - meilleure- nobilitas d'époque médio-républicaine.
L'idéal social de la noblesse romaine était fondamentalement défini par la participation à l'exercice du pouvoir et à la politique. Les Scipions en offrent un exemple achevé qui révèle également l'importance de la structure familiale dans la vie publique romaine. L'implication précoce et constante des Scipions en faveur de l'extension de la puissance romaine contribua ainsi largement à renforcer l'identité familiale et à conforter l'influence sociale et politique des représentants de la famille. Mais au cours du iie siècle a.C., la cohésion lignagère s'effrita lentement et les rivalités et les dissensions familiales finirent par l'emporter sur la solidarité qui avait jusque-là prévalu, précipitant alors le déclin social et politique de la maison des Scipions. "