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La Préhistoire fascine, mais que sait-on précisément de cette période mal connue dont l'évocation cède trop souvent à la caricature ? Ce nouveau numéro de la Documentation photographique fait le point sur la lente marche qui a mené à la révolution néolithique : première révolution agricole, transition des communautés de chasseurs-cueilleurs vers l'agriculture et la sédentarisation. Illustré de très beaux documents iconographiques, il permet de mieux appréhender la richesse de cette période
En bref Un village néolithique dans la vallée de la Marne.
Le livre Découvert en 2002 et fouillé en 2003, le site de Luzancy, à quelques kilomètres au nord de la ville de La Ferté-sous-Jouarre, a livré d'importants vestiges du Néolithique ancien. Cinq maisons dites danubiennes y forment un hameau organisé. Le matériel mis au jour, en particulier les faunes qui sont parmi les mieux documentés de la région, permet de restituer des activités vraisemblablement liées au traitement des céréales et donnent des informations socio-économiques sur l'approvisionnement en matériaux (poteries, industrie en silex, anneaux en pierre, grès, coquillages.) ou la gestion des troupeaux.
Cette étude complète notre connaissance de la culture et de la chronologie de la période d'une partie de la vallée de la Marne assez peu documentée jusque-là. Faut-il préciser que la Marne est, au Néolithique, l'un des axes de pénétration des colons danubiens dans le Bassin parisien ?
Un jalon important dans l'histoire du Néolithique ancien dans le Bassin parisien.
Sommaire Introduction Chapitre 1 Présentation générale Chapitre 2 L'environnement végétal du site de Luzancy (C. Leroyer et G. Allenet de Ribemont) Chapitre 3 Les structures du Néolithique ancien Chapitre 4 . Etude du mobilier du Néolithique ancien Chapitre 5. Exploitation des ressources animales et végétales Chapitre 6. L'occupation de Luzancy dans le contexte régional et comparaisons chronoculturelles Conclusion
Vaste site occupé au cours de la première moitié du IVe millénaire, entre 4000 et 3500 ans avant notre ère, l'habitat chasséen de Champ Madame à Beaumont regroupe plusieurs hameaux : Artière-Ronzière, composé de douze bâtiments enclos partiellement par une enceinte, un ensemble funéraire et plusieurs espaces spécialisés ; Le Colombier et Les Foisses, deux occupations formées par des aires d'activités à vocations domestiques et artisanales. Un bâtiment et une cabane situés aux Foisses induisent également la présence d'un hameau.
Le bâtiment 3 d'Artière-Ronzière, qui se distingue par son architecture et par les mobiliers céramique et lithique taillé recueillis dans ces fondations, semble s'inscrire dans la sphère culturelle du Chasséen méridional.
Formant un cercle, l'ensemble funéraire compte cinq fosses sépulcrales et un petit mégalithe. Treize individus y sont inhumés, soit individuellement, soit simultanément.
Plus généralement, l'analyse de l'architecture et des mobiliers, assez homogènes d'un point de vue chronoculturel et technique, permet de dégager des emprunts et des influx à d'autres groupes culturels qui agissent sur un substrat fortement ancré dans le Néolithique moyen I de Basse-Auvergne. Elle permet également de repérer les signes précurseurs des changements culturels et sociaux qui annoncent l'aube du IIIe millénaire avant notre ère.
Curieusement, le célèbre Essai sur le don de Marcel Mauss (1925) semble avoir inspiré plus de discussions théoriques ou philosophiques que d'études empiriques. La chose est doublement surprenante. Mauss, d'une part, était en effet plus soucieux du concret qu'intéressé par les spéculations conceptuelles (au point qu'on méconnaît sa puissance de théoricien). D'autre part, symétriquement, la grande majorité des ethnologues ou observateurs qui ont travaillé sur les relations d'échange et de partage dans les sociétés archaïques ou traditionnelles l'ont généralement fait sur un mode purement descriptif, en se limitant à la singularité de leur terrain sans guère tenter de la situer en référence à l'universalité relative des phénomènes de don et de contre-don pourtant suggérée par l'Essai sur le don. Pour bien la percevoir, il convient d'avoir sous les yeux, en même temps, des études empiriques portant sur de nombreuses régions du monde. D'où l'intérêt de réunir dans ce même numéro des études portant sur des domaines très variés tant en Afrique qu'en Amérique latine ou en Asie. Et de poursuivre ainsi le débat théorique.
Patrick SIMS-WILLIAMS, The location of the Celts according to Hecataeus, Herodotus, and other Greek writers ............................................... 7.
Venceslas KRUTA, « Têtes jumelées » et jumeaux divins :
Essai d'iconographie celtique ........................................................ 33.
Patrice LAJOYE, Note sur une source antique méconnue concernant le culte d'Epona en Cisalpine ................................................... 59.
Jacques LACROIX, Le celtique *dubno- et *albio- dans un ensemble de noms de peuples, de dieux, de personnes et de lieux .................. 65.
Helen T. McKAY, The Coligny calendar as a Metonic lunar calendar .... 95.
Valéry RAYDON, Le cró Logo « enclos de Lug » (Cath Maige Tuired, § 69) 123.
Emily LYLE, The law of succession established by Eochaid Fedlech and its implications for the theme of the Irish sovereignty goddess .... 135.
Gaël HILY, Et le Dagda transforma l'Ulster. Un aménagement du territoire dans Tochmarc Étaíne, version 1 ............................. 143.
Charlene M. ESKA, The abbreviation s.d. and patterns of ascription in the Corpus Iuris Hibernici ................................................... 161.
Hélène TÉTREL, Le traitement des paragraphes 80 à 88 de l'Historia regum Britannie dans le « Brut » islandais ................ 185.
Hervé LE BIHAN, Une glose bretonne du XIIe siècle dans la liste des comtes de Cornouaille : « Budic Bud Berhuc » ........................ 213.
Hervé LE BIHAN, Le poème officiel en moyen-breton de 1532 ............ 219.
Antoine CHÂTELIER, Noms verbaux dans la littérature en vannetais classique : le cas des noms verbaux « doubles » et de en devout « conjugué » .................................................... 249.
Nécrologie ............................................................................... 267.
Bibliographie ........................................................................... 269.
Résumés ................................................................................. 295.
Abstracts ................................................................................ 301.
Index des mots du volume XLII .................................................... 305.
Dans la plaine alluviale de l'Allier, sur la commune des Martres-d'Artière (Puy-de-Dôme), deux aires funéraires distinctes ont été fouillées : l'une avec des sépultures et des enclos circulaires du Bronze final 1 et 2 ancien ; l'autre avec 25 tombes de La Tène ancienne dans un enclos trapézoïdal. Elles offrent l'image d'un ensemble de très grande taille composé de petits groupes de tombes et de monuments probablement établis le long d'un axe majeur de communication.
Par l'étude exhaustive des monuments, des dispositifs funéraires et de l'ensemble du matériel, le présent ouvrage décrit des pratiques funéraires encore mal connues en Basse-Auvergne pour la période. Une parure de perles en ambre et en or du Bronze final dans une inhumation, un ceinturon militaire de La Tène ancienne dans deux autres tombes, la pratique conjointe de l'inhumation et de la crémation pour la même période, une structure énigmatique, vide, qui jouxte un dépôt de crémation à l'intérieur d'un enclos du Bronze final : autant d'éléments notables que cet ensemble a livrés. L'analyse de l'enclos de La Tène ancienne, utilisé entre le deuxième quart du Ve s. et le début du IIIe s. av. J.-C., permet par ailleurs d'établir des dynamiques diachroniques d'implantation des sépultures, de proposer des hypothèses sur son aspect originel et son évolution, et aussi de discuter son recrutement et son organisation interne.
Cette monographie offre une synthèse inédite ainsi qu'un catalogue analytique d'un site fondamental livrant de nouvelles connaissances sur les dispositifs et les pratiques funéraires, et plus largement sur les sociétés de l'âge du Bronze final et de La Tène ancienne dans le Centre-Est de la France.
Les cultures de l'âge du Bronze ont longtemps été ardues à déterminer pour les archéologues tant leurs manifestations sont diverses et leurs vestiges ténus. Les cultures de l'âge du Bronze ont longtemps été ardues à déterminer pour les archéologues tant leurs manifestations sont diverses et leurs vestiges ténus. Il aura fallu plus de 25 ans de recherche archéologique préventive pour comprendre que l'âge du Bronze constitue très probablement une période clé dans l'émergence des sociétés hiérarchisées pré-étatiques et dans la construction de notre environnement.
Cet ouvrage est une première synthèse à l'échelle nationale, région par région, d'un programme de recherche toujours en cours, l'enquête nationale Bronze. Ce travail d'exploitation et d'interprétation des données archéologiques et paléoenvironnementales a permis d'apprécier le statut des installations rurales, de mesurer les liens qui unissent ces espaces pour former des réseaux de peuplement et de systématiser l'appropriation symbolique des lieux par ces populations. Il révèle également la place de milieux naturels souvent considérés, à tort, comme marginaux, dans les débuts de la diversification des systèmes socio-économiques.
Depuis le XIXe siècle, près de 450 sépultures collectives ont été découvertes dans le Bassin parisien dont la chronologie, clarifiée par des recherches récentes, s'insère entre la fin du Néolithique moyen et le début de l'âge du Bronze, des derniers siècles du 4e millénaire à la fin du 3e millénaire. Elles se caractérisent par une pratique funéraire visant au regroupement des défunts, au fur et à mesure des décès, dans un espace sépulcral unique. Celui-ci est délimité par une structure pérenne qui, dans le Bassin parisien, a pris des formes diverses. Avec l'hypogée, l'allée sépulcrale est alors le type architectural dominant avec 114 sites connus dans la région, caractérisé par un plan strict (chambre, entrée et antichambre axiale) et une diversité de matériaux de construction employés.
Jusqu'à ce jour, les modalités de fonctionnement des allées sépulcrales restaient mal connues. Pour offrir un parallèle à une synthèse récente sur les hypogées, le présent ouvrage se propose de définir les différents types de gestion funéraire (organisation interne, modalités de dépôts, recrutement des défunts) ayant régi leur utilisation, en se basant sur l'étude monographique du site de La Chaussée-Tirancourt (Somme), dont les travaux, dirigés par Jean Leclerc et Claude Masset, ont marqué l'histoire de la recherche. Les modalités de fonctionnement, qui ont ainsi été définis dans les allées sépulcrales, offrent un témoignage privilégié des dynamiques socio-culturelles des populations du Bassin parisien durant la fin du Néolithique.
La découverte récente, dans la plaine d'Alsace, de sept sites néolithiques à enceintes dites de type « Rosheim » a renouvelé l'interprétation de ces vastes ensembles datés du Ve millénaire avant notre ère. Ce type d'enceinte très particulier, dont le site éponyme est localisé à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, est constitué de fossés discontinus, suivant un tracé préétabli et comblés progressivement. La nouvelle analyse de ces monuments s'accompagne d'une réflexion sur la fonction, cérémonielle ou défensive, de ces enceintes.
Elle permet de rendre compte de façon cohérente de l'origine et de l'importante extension géographique de ce type d'enceinte que l'on rencontre au sein de nombreux groupes culturels sur plus de deux millénaires de l'histoire de l'Europe, de la Pologne à l'Angleterre et de la Bavière au Danemark.
Croisant des études archéologiques et des analyses archéométriques, cette synthèse présente le poids de l'économie du fer dans l'est du Bassin parisien, du premier âge du Fer au premier Moyen Âge. Les apports de cette recherche concernent les mutations technologiques dans le système de production d'objets en fer. L'attention portée à la part du recyclage dans la production modifie quelque peu les discours antérieurs sur les essais de quantification des types d'objets forgés (outils, armes, parures...). Au-delà, le lien entre le statut des sites fouillés (exploitation agricole, hameau rural, site fortifié, grosse agglomération) et le type d'activité de forge qui y a été exercée a permis de distinguer le contrôle politique de la production de certains objets. Et enfin, revenant sur des idées reçues, les auteurs se sont attachés à discerner, dans une perspective historique, les circuits de diffusion de ces objets de fer.
Villiers-sur-Seine ;
Un habitat aristocratique du IXe siècle avant notre ère ;
Les habitats de l'âge du Bronze connus entre Île-de-France et Champagne ne sont le plus souvent que des petites fermes familiales sans clôture. Édifié en un lieu visible et accessible permettant de contrôler les allées et venues sur le fleuve voisin, le site de Villiers-sur-Seine s'en distingue de tous points de vue : les deux grands bâtiments et leurs annexes étaient protégés par un système de fossés et une palissade à caractère ostentatoire. Et, même si la vallée de la Seine était déjà anthropisée à la fin du IXe siècle avant notre ère, cet habitat semble avoir eu un impact important sur l'environnement naturel proche : développement des activités agro-pastorales grâce à l'extension des prairies humides ; épisodes de défrichement pour la construction ; culture d'espèces végétales variés dont la production nécessitait une agriculture intensive ; chasse au gros gibier. À ces aspects marquant un statut social élevé des occupants s'ajoutent des activités exceptionnelles comme la métallurgie du bronze et l'organisation de repas collectifs. Villiers-sur-Seine paraît avoir été autant une plaque tournante de l'économie locale qu'un point de ralliement pour les populations aux alentours.
Le sanctuaire gaulois puis antique du Chapeau est localisé en périphérie nord du Mans, l'ancienne capitale de cité des Aulerques Cénomans : Vindinum. La longévité du rôle cultuel de ce site, durant environ 3 siècles, est remarquable. Son origine est probablement liée à des enclos fossoyés cultuels proches d'une ferme gauloise. Après la conquête de la Gaule sont construits des temples maçonnés et des allées. De profonds et rapides remaniements successifs transforme ce lieu en un important sanctuaire, s'étendant au moins sur 2 ha, organisé en trois zones comportant divers bâtiments, temples et enclos et un portique. De nombreux objets sont liés à la présence de fidèles et d'officiants (verreries, fibules, céramiques, nécessaires à écriture...). La richesse et la variété des données acquises et la restitution de l'histoire du site permet une réflexion sur les espaces cultuels dans le territoire attribué aux Aulerques Cénomans, où sont notamment connus ceux de Allonnes et de Aubigné-Racan, qui peut être élargie à la Gaule. Elle met en avant la variabilité des expressions cultuelles entre sanctuaires au sein d'une région cohérente sur le plan culturel et propose des modèles de fonctionnements différenciés, dans le temps mais aussi durant les mêmes étapes chronologiques.
Dans le Bassin parisien, à la fin du VIe millénaire avant notre ère, la néolithisation se manifeste par l'arrêt de l'expansion de la culture à Céramique Linéaire, avec la formation du Rubané récent du Bassin parisien (5100-4900 av. J.-C.), puis l'émergence et le développement de la culture de Villeneuve- Saint-Germain (4900-4700 av. J.-C.). Si ces deux « cultures » sont aujourd'hui bien caractérisées, il manquait une synthèse des nombreuses et décisives découvertes réalisées depuis une vingtaine d'années.
Les fouilles effectuées dans la vallée de l'Aisne, la basse vallée de la Marne et, en aval de la vallée de la Seine, près de la boucle du Vaudreuil, dans la région Seine-Yonne, ont livré d'importantes séries céramiques.
Le vaste corpus étudié (1081 vases dont 909 décorés) permet de mettre en évidence les variations stylistiques et les tendances évolutives des productions céramiques, de détecter d'éventuels emprunts culturels et de les situer par rapport aux séquences des autres régions du Bassin parisien.
Cette synthèse explore ainsi de nouvelles pistes quant au rôle des différents groupes culturels dans la genèse des styles évoluant au cours du Néolithique ancien, et apporte des précisions sur l'une des problématiques fondamentales, spécifique à cette région, qui est celle des voies possibles de la colonisation rubanée.
Nouvelles découvertes sur les campements des chasseurs-cueilleurs du Mésolithique.
Le mésolithique en Europe du Nord-Ouest constitue une période charnière entre le Paléolithique et le Néolithique, souvent mal connue et singularisée. L'étude des derniers chasseurs-cueilleurs, encore nomades, en particulier la structuration spatiale de leurs campements, a pourtant connu des avancées significatives ces vingt dernières années grâce à de nouvelles méthodologies et l'exploration de surfaces considérables.
Les investigations réalisées au lieu-dit « Les Basses Veuves », à Pont-sur-Yonne, ont mis au jour des implantations mésolithiques considérables. Les vestiges bien conservés ont permis la mise au jour de structures de combustion et d'amas de débitage de silex. Des analyses fiables ont pu être menées sur les types d'outils (éclats, lamelles...) et leur production, certains « ateliers » se concentrant sur une seule phase de la fabrication, par exemple la mise en forme, d'autres rassemblant toutes les étapes de la chaîne opératoire. Surtout, l'analyse archéologique a aussi souligné l'homogénéité des occupations et leur organisation spatiale. Ces découvertes et leur étude font de cette monographie une référence en ce qui concerne le Mésolithique dans le nord de la France.
Connues sous le nom de Schlitzgruben par les archéologues néolithiciens allemands, les « fosses à profil en Y-V-W » - selon l'appellation champenoise - ont vu leur nombre se multiplier récemment grâce aux décapages de grande envergure menés dans le cadre d'opérations d'archéologie préventive, notamment dans le nord de la France. C'est pour faire le point sur cette question encore très neuve et éclairer les problèmes que posent ces structures qu'a été organisée la table-ronde internationale « Chasse, culte ou artisanat ? Les fosses 'à profil en Y-V-W' : structures énigmatiques et récurrentes du Néolithique aux âges des Métaux en France et alentour » qui s'est tenue à Châlons-en-Champagne en novembre 2010. Les Actes qui constituent le contenu de cet ouvrage rassemblent dix-sept contributions concernant principalement le nord de la France, mais également la Belgique, l'Allemagne, la Norvège et le Japon - illustrant l'universalité de cette question -, ainsi que les discussions qui les ont suivies. La diversité des approches, tant sur le plan géographique que chronologique, la variété des situations exposées, le recours à l'ethno-archéologie, la prise en compte de datations radiocarbone enrichissent sérieusement le débat et provoquent un intérêt nouveau pour cette problématique. Il est maintenant clair qu'une organisation spatiale commence à être perçue et que ces fosses ne sont pas le fruit du hasard. Leur typologie et leur datation se précisent, les principales phases d'utilisation se situant du Néolithique à l'Âge du Fer. Cet ouvrage constitue une base indispensable pour le développement de nouvelles études que cette question va sans aucun doute susciter.
Dans le cadre d'une réflexion plus large, menée depuis quelques années, sur le statut et la fonction des sites d'habitat hallstattiens du Nord-Est de la France, il a paru indispensable d'accéder à une meilleure approche comparative de la chronologie des sites, en même temps qu'à une meilleure caractérisation de leur niveau économique et de leurs activités, par le biais de la catégorie de mobilier archéologique la plus largement commune à tous les sites d'habitat protohistoriques : la céramique. Du fait des disparités constatées dans le niveau d'étude de la céramique de chaque site, la comparaison s'avérait a priori difficile, et il a donc fallu mettre au point un système descriptif et analytique normalisé, dans lequel puissent s'intégrer, malgré leur diversité, les données relatives aux corpus céramiques de tous nos gisements.Le choix s'est porté, pour chaque région, sur les corpus les mieux documentés ou les plus représentatifs pour chacune des phases. Les sites retenus correspondent presque tous à des fouilles récentes et ont été explorés pour la plupart dans le cadre d'opérations préventives. Un peu moins de quarante sites ont ainsi été recensés. Même s'il n'a pas l'ambition de se constituer comme un répertoire intégral du matériel céramique du premier Âge du Fer en Alsace et Lorraine, l'ouvrage que nous présentons doit permettre un accès rapide et facile à l'évolution morphologique et technique du mobilier et à la datation des sites. Nous proposons donc dans un premier temps une analyse des tendances évolutives, forme par forme, ainsi qu'une étude de l'évolution des décors. Nous tentons ensuite un bilan par grandes phases chronologiques (BF IIIb, Ha C, Ha D1, Ha D2-D3, LT A) et par régions, qui s'achève par un commentaire raisonné sur l'évolution de la céramique, ses grandes innovations, ses grandes césures, ainsi que sur la possibilité de mieux caractériser des faciès culturels régionaux.