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Aucun ouvrage n'avait jusqu'à présent réussi à restituer toute la profondeur et l'extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l'émergence de l'agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.
C'est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire Homo domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l'État antique comme étape cruciale de la « civilisation » humaine.
Ce faisant, il nous offre une véritable écologie politique des formes primitives d'aménagement du territoire, de l'« autodomestication » paradoxale de l'animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la sédentarisation et des logiques de la servitude et de la guerre dans le monde antique.
Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l'évolution de l'humanité et sur ce que Rousseau appelait « l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ».
En vingt ans, toute une civilisation méditerranéenne de l'âge du Bronze s'est effondrée, sans retour. Un effondrement longtemps imputé, dans des inscriptions égyptiennes, aux mystérieux Peuples de la Mer. Régions entières désertées, villes détruites et vidées de leurs habitants. L'Égypte même n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été.
Pourquoi cette disparition brutale ? Que nous dit cette catastrophe sur notre époque ? Une enquête passionnante, récent best-seller aux États-Unis.
Un réchauffement climatique suivi de sécheresse et de famines, des séismes, des guerres civiles catastrophiques, de gigantesques mouvements de populations fuyant leurs terres d'origine, des risques systémiques pour les échanges internationaux... Nous ne sommes pas en 2015, mais bien au XIIe siècle avant J.-C. ! Toutes les civilisations de la Méditerranée grecque et orientale (de la Crète à l'Égypte, de Canaan à Babylone, etc.) se sont en effet effondrées presque simultanément, il y a plus de trois mille ans. Des régions entières ont été désertées, des villes détruites et définitivement vidées de leurs habitants. L'Égypte ne sera plus que l'ombre d'elle-même.
Comment un ensemble de civilisations florissantes a-t-il pu disparaître aussi brutalement ?
Le grand archéologue américain Eric H. Cline mène l'enquête et nous raconte la fin de l'âge du bronze sous la forme d'un drame en quatre actes. Il fait revivre sous nos yeux ces sociétés connectées qui possédaient une langue commune, échangeaient de multiples biens (grains, or, étain et cuivre, etc.), alors que les artistes circulaient d'un royaume à l'autre. Les archives découvertes témoignent de mariages royaux, d'alliances, de guerres et même d'embargos. En somme, une mondialisation avant l'heure, confrontée notamment à des aléas climatiques qui pourraient avoir causé sa perte...
Une passionnante plongée dans le passé qui nous oblige à réfléchir.
Pendant 99 % de l'histoire de l'humanité, l'homme a été chasseur, pêcheur et cueilleur. Il y a douze mille ans seulement, les humains, au nombre de quelques centaines de milliers, nomadisaient par petits groupes. Aujourd'hui, sept et bientôt neuf milliards d'humains, presque tous sédentaires, peuplent la terre. Leurs sociétés sont très inégalitaires, puisque environ 1 % d'entre eux possèdent la moitié de la richesse mondiale.
Comment en est-on arrivé là ? Que s'est-il passé pendant ces dix millénaires trop souvent absents de notre culture générale et médiatique ? Une invention décisive, en plusieurs endroits du globe : celle de l'agriculture et de l'élevage. Grâce à elle, la population humaine va s'accroître rapidement, prendre le contrôle de la planète et éliminer un grand nombre d'espèces biologiques. L'expansion démographique continue débouche sur la création des premières villes, des premiers États et, finalement, de l'écriture et de l'histoire...
Cette « révolution néolithique » a vu se mettre en place des pratiques qui ont toujours cours aujourd'hui : le travail, la guerre ou encore la religion. Jean-Paul Demoule les explore avec la hauteur de vue de l'archéologue et la passion de transmettre. Il bouscule notre vision de la préhistoire et notre rapport au monde tel qu'il est, ou tel qu'il pourrait être.
Mais où sont passés les Indo-Européens ? On les a vus passer par ici, depuis les steppes de Russie, ou par là, depuis celles de Turquie. Certains les ont même vus venir du Grand Nord. Mais qui sont les Indo-Européens ? Nos ancêtres, en principe, à nous les Européens, un petit peuple conquérant qui, il y a des millénaires, aurait pris le contrôle de l'Europe et d'une partie de l'Asie jusqu'à l'Iran et l'Inde, partout où, aujourd'hui, on parle des langues indo-européennes (langues romanes comme le français, slaves comme le russe, germaniques comme l'allemand, et aussi indiennes, iraniennes, celtiques, baltes, sans compter l'arménien, l'albanais ou le grec). Et depuis que les Européens ont pris possession d'une grande partie du globe, c'est presque partout que l'on parle des langues indo-européennes - sauf là où règne l'arabe ou le chinois.
Mais les Indo-Européens ont-ils vraiment existé ? Est-ce une vérité scientifique, ou au contraire un mythe d'origine, celui des Européens, qui les dispenserait de devoir emprunter le leur aux Juifs, la Bible ?
Jean-Paul Demoule prétend dans ce livre iconoclaste s'attaquer à la racine du mythe, à sa construction obligée, à ses détournements aussi, comme la sinistre idéologie aryenne du nazisme, qui vit encore. Il montre que l'archéologie la plus moderne ne valide aucune des hypothèses proposées sur les routes de ces invasions présumées, pas plus que les données les plus récentes de la linguistique, de la biologie ou de la mythologie. Pour expliquer les ressemblances entre ces langues, d'autres modèles restent à construire, bien plus complexes, mais infiniment plus intéressants.
Une histoire globale des interactions entre l'homme et la nature à travers les grands cataclysmes climatiques qui ont bouleversé la vie de l'humanité, de la collision des continents il y a trois millions d'années au réchauffement climatique qui nous menace aujourd'hui. Comment l'homme, qui a toujours subi de grands stress environnementaux, s'est toujours efforcé de transformer la nature pour mieux la domestiquer et comment, en retour, la nature n'a cessé de se venger, entraînant l'effondrement de maintes civilisations et obligeant l'homme à toujours s'adapter à de nouvelles conditions de vie.
Par un journaliste en sciences humaines spécialiste de l'histoire globale et mondiale (www.histoire-mondiale.com).
Que nous dirait une femme de Neandertal si elle reve n ait dans notre monde d'aujourd'hui ?
Madame Neandertal a vu le jour grâce au mariage paléoanthro - pologique des vieux os et de la génétique. Élevée dans le plu s grand secret, elle se fait connaître lors d'une conférence sur la biod i versité dan s l aque lle e lle s'adress e p u b l i q u em ent à ses frères sapiens...
Cette fable philosophico -an thropo lo g i q ue est l'occasion pour Pascal Picq de nous brosser un tableau de l'évolution de l'humanité tout en procédant à l'examen critique des sciences et de la modernité. Madame Neandertal s'interroge : que peuvent bien apporter à l'humanité de demain tous ces « progrès » sans compréhension de ce q u'est l ' évolution ?
C onste rnée pa r la pauvreté de nos débats de société autour de l'éducation, de la procréation ou de l ' environnement , elle plaide pour une d iversité essentielle à notre sur vie.. . Témoin d ' u n temps où c oexistaient différentes espèces humaines, ell e nous alerte sur les risque s de notre hégémonie destructrice.
D rôl e et érudit, le dis cours de Ma dame Neanderta l n ous a i d e à c erner les e n jeux d'une postmodern it é t rès incer taine .
Claude Lévi-Strauss a écrit les pages qui forment à présent ce volume pour répondre à une demande du grand quotidien italien La Repubblica. Il en résulte un ensemble inédit, composé de seize textes écrits en français, entre 1989 et 2000.
Partant chaque fois d'un fait d'actualité, Lévi-Strauss y aborde quelques-uns des grands débats contemporains. Mais, que ce soit à propos de l'épidémie dite de " la vache folle ", de formes de cannibalisme (alimentaire ou thérapeutique), de préjugés racistes, liés à des pratiques rituelles, l'excision ou encore la circoncision, l'ethnologue incite à comprendre les faits sociaux, qui se déroulent sous nos yeux, en évoquant la pensée de Montaigne, fondement de la modernité occidentale : " chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ".
En ouverture du volume un texte écrit en 1952 : Le Père Noël supplicié.
Pourquoi, dans toutes les cultures, les femmes ont-elles été exclues de la chasse? Pourquoi n'ont-elles pu ni monter à bord des navires ni être soldat? Pourquoi leur a-t-on plutôt assigné les tâches de cueillir, de filer, de tisser, de tanner? Qu'est-ce qui expliquerait qu'il existe des façons masculines et des façons féminines de couper, de creuser et de travailler la terre?
Dans cet essai qui conjugue audace intellectuelle et rigueur scientifique, Alain Testart montre que ce sont les croyances qui expliquent la différenciation des activités masculines et féminines et fait remonter leur origine à la lointaine préhistoire. Ces croyances, même tacites et irrationnelles, ont des effets puissants sur la réalité et obéissent à une logique cachée : celle du sang périodique des femmes, perçu comme une grave perturbation qui affecte l'intérieur de leur corps et les exclut de tâches particulières.
Même si cette répartition traditionnelle des activités sera bientôt une chose du passé, elle ne laisse pas d'étonner par sa constance, sa quasi-universalité jusque dans les temps présents. Dans cet essai, Alain Testart nous entraîne pas à pas dans une réflexion d'une grande nouveauté sur le rôle du sang dans les représentations sociales et la constitution du genre.
Il y a plusieurs dizaines de millénaires, l'homme se sépare de l'animal en enterrant ses congénères et en leur rendant des honneurs funèbres. Il couvre de fresques admirables les parois de Lascaux et de bien d'autres grottes. Puis il invente l'agriculture. Il érige menhirs et dolmens, dont les plus célèbres restent ceux de Carnac. Tout cela se passe avant la naissance des villes, l'édification des pyramides, l'invention de l'écriture. Autrement dit, avant l'histoire.
Dans ce même temps, l'homme invente aussi les premières formes de vie sociale. Comment se mettent en place ces premières sociétés? Comment évoluent-elles? Vaste sujet, à la lisière de l'anthropologie sociale et de l'archéologie préhistorique, qui met aux prises les thèses les plus opposées. Alain Testart, ethnologue réputé, notamment pour ses travaux sur les chasseurs-cueilleurs, s'est donné pour objectif de confronter les interprétations en présence. Il était on ne peut mieux désigné pour reprendre à neuf la question de l'évolution des sociétés.
Il en résulte des critiques décapantes sur l'histoire de l'anthropologie sociale, une réflexion philosophique sur la notion même d'évolution dans les sciences sociales et des mises au point sur les questions de méthode et d'interprétation en archéologie. Surtout, jaillissent une série d'hypothèses nouvelles sur diverses périodes du paléolithique ou du néolithique, qu'il n'est plus question d'envisager depuis l'Europe et le Proche-Orient seuls, mais à partir du monde entier, d'où affluent désormais les données en nombre.
Soit, à l'aube des temps, la lignée royale des skjöldungar du danemark, dont l'un des brillants rejetons, après avoir vengé l'assassinat de son père par son oncle, épouse sans le savoir sa propre fille du fait de la vengeance d'une reine-guerrière outragée.
De cette union naîtra hrálfr kraki, appelé à faire régner la paix dans son royaume. mais c'est sans compter sur la versatilité d'odinn, dieu pourvoyeur de victoire, cauteleux et traître à l'occasion.
Ainsi se déploie cette célèbre saga, à la fois épique, merveilleuse et tragique, apparentée au fameux beowulf anglo-saxon. bödvarr, l'homme-ours, ou hjalti, qui boit le sang du dragon, sont parmi les grandes figures de cette geste pleine de passions fatales et de magiciennes maléfiques ; les bêtes fauves tutélaires y surplombent de leurs ombres les affrontements des rois du nord, qu'il s'agisse de l'ours danois ou du verrat sacrificiel des suédois.
Car la saga de hrálfr kraki, rédigée au xive siècle, raconte aussi bien les royaumes scandinaves originels, en des temps oú hommes et bêtes, vivants et dieux, le visible et l'invisible avaient encore le même univers en partage.
Ce livre écrit et publié en 1928, confronte les observations des premiers chroniqueurs (XVIe-XVIIe siècles) sur le cannibalisme des Tupi du Brésil avec les données ethnographiques modernes sur des sociétés de la même famille linguistique pour dégager un tableau de la religion tupi. L'analyse critique et méticuleuse des sources historiques et la perspective comparative l'amènent à mettre l'anthropophagie rituelle au coeur d'un complexe qui inclut la guerre, la vengeance perpétuelle et l'aspiration messianique, formant un complexe qui évoque le "phénomène social total" de son maître Marcel Mauss.
La permanence de ce complexe au fil des siècles, établie par la comparaison, n'est pas le moindre mérite du travail d'Alfred Métraux. Toutes ces sociétés, mues par la vengeance, cherchent en même temps leur salut dans un au-delà terrestre, la "terre-sans-mal", qui éclaire les étonnantes migrations de cette région du continent, qui ont débuté dès avant la conquête. L'attention portée aux données, parfois contradictoires d'un chroniqueur à l'autre, le conduit à mettre en évidence un fonds commun religieux à tous les groupes tupi dont il retrouve trace au début du XXe siècle dans le groupe Apapocuva étudié par Nimuendaju.
Un peu partout dans le monde, des maîtres ont voulu que les meilleurs de leurs serviteurs ne leur survivent pas.
Souvent, ce furent ces serviteurs eux-mêmes qui se portèrent volontaires pour suivre leur maître dans la mort, entendant ainsi témoigner du caractère extrême de leur fidélité à son égard. Une fidélité jusque dans la mort, une mort inutile et parfois cruelle. Et l'on comprend que, pour un maître, avoir eu durant sa vie de tels hommes à sa disposition, avoir bénéficié du support de tels fidèles, c'était déjà détenir un grand pouvoir.
Un pouvoir dans lequel nous verrions volontiers l'origine de l'Etat.
Catalogue officiel de l'exposition semi permanente « Invention des agricultures, naissance des dieux »» à la Galerie de la Méditerranée au MUCEM, à partir du 28 mai 2014.
Vers la fin des temps paléolithiques, entre environ -12 000 et -3 000, au terme de près de trois millions d'années d'histoire, l'humanité change brusquement de façon de vivre : des groupes de chasseurs collecteurs font l'expérience de la sédentarisation, renforcent l'aspect végétal de leur diète, commencent à manipuler céréales et animaux et se transforment peu à peu en agriculteurs éleveurs.
Le néolithique a commencé. Pour Jean Guilaine, ce moment de basculement n'est pas tant une fin qu'un commencement : il inaugure les temps historiques et pose le socle initial de nos sociétés. Car ces populations, désormais rurales, sont confrontées à la plupart des problèmes des communautés historiques : pulsions démographiques, politiques de colonisation, implantation de frontières, aménagement du paysage, luttes pour le pouvoir, conflits intervillages. Trois prénoms incarnent cette révolution : Caïn, le premier agriculteur, Abel, le premier berger, et Ötzi, alias Hibernatus, l'Homme des glaces, etc., peut-être le premier. tueur en série.
Pour l'auteur, cet éventail de rôles délivre la leçon du néolithique. Bien investi, régulé, le milieu peut être le meilleur auxiliaire de l'homme. Pressions démographiques, appât du profit, stratégies économiques pour vivre aux dépens des plus faibles, goût de la suprématie entraînent une exploitation exacerbée et un monde aux tensions permanentes.
Il y a environ 10 000 ans , l ' homme prend un nouveau départ et modifie radicalement sa façon de vivre. Il fonde alors les premiers villages, impose sa domination sur son environnement, « invente » l'agriculture et l'élevage. Une transformation sans retour, qui fait de lui le maître unique de la nature. Jean Guilaine s'attache aussi dans ce livre aux comportements individuels et collectifs, insistant notamment sur la précocité de la violence, les origines de la guerre, le meurtre d'Ötzi, figure emblématique de nos ancêtres. Il souligne le poids de l'imaginaire, des symboles et des rites dans le fonctionnement de ces communautés anciennes. Les temps néolithique sont posé les bases des sociétés qui sont aujourd'hui les nôtres . L'Histoire, dès lors, est en marche.
Qui a draissé les menhirs et construit les dolmens ? Quel était le but de ces étranges monuments ? Combien et où en trouvet- on en France ?
Cet ouvrage, riche de très belles photos, explique un certain nombre d'hypothèses scientifiquement étayées sur ces étranges réalisations, tout en nous racontant de façon passionnante quelles mystérieuses civilisations les ont créées.
Attention, de nombreux sites touristiques Néolithique - hors Bretagne- sont concernés par cet ouvrage.
Les biographies de saint Augustin, y compris les plus récentes, font une large part à l'hagiographie. On propose ici de considérer l'homme plutôt que le saint.
Un manuscrit médiéval des Confessions montre deux Augustin qui offrent un volume de l'ouvrage à Dieu. Le premier des deux, à droite du Maître, porte une mitre et une crosse : c'est l'Augustin d'après 395, date de son élévation à l'épiscopat. Le second tient lui aussi une extrémité du rouleau des mémoires qu'il confesse à son Seigneur. Il en est le sujet et la matière. Quant au premier, il en est l'auteur, autour de l'année 400.
Peut-on légitimement parler de deux Augustin, le premier qui serait l'homme d'avant 395, amoureux de la culture classique, et le second, devenu chrétien, qui serait l'évêque ?
Cette biographie s'apparente à une véritable enquête à la recherche du moment où Augustin, l'homme, a définitivement quitté ses habits d'intellectuel et renoncé aux charmes païens des études libérales pour devenir pleinement chrétien.
L'auteur, spécialiste de l'Antiquité tardive, a publié plusieurs ouvrages sur l'historiographie latine. Il offre ici un récit vivant fondé sur une lecture renouvelée des sources. Sa connaissance du contexte historique et culturel de la fin du IVe siècle lui permet une approche originale de l'évolution personnelle d'un homme d'abord amoureux de la culture classique.
De larges extraits des Confessions, fournis dans une traduction personnelle, font l'objet d'analyses originales. L'enquête révèle que l'adhésion pleine d'Augustin au christianisme fut plus tardive qu'on ne le pense généralement et qu'elle coïncide sans doute avec son accès à l'épiscopat.
Marija Gimbutas (1921-1994), archéologue américaine d'origine lituanienne, professeure à l'université de Californie, est l'auteure d'une vingtaine d'ouvrages. Partie de l'archéologie matérielle, elle a progressivement orienté ses travaux vers une « archéomythologie » (procédé interdisciplinaire qui relie l'archéologie, la mythologie comparée et le folklore), appliquée aux cultures « pré-patriarcales » (néolithiques) de l'Europe et, plus particulièrement, du domaine égéen et balkanique. Le Langage de la déesse constitue l'aboutissement de ses plus importantes recherches.
Dans certaines sociétés, des hommes et des femmes pouvaient être mis à mort lors du décès d'un personnage important.
Leurs corps étaient déposés dans sa tombe et ils étaient sensés l'accompagner dans son ultime voyage. Cette coutume fut autrefois extrêmement répandue de par le monde, ainsi qu'en témoignent d'innombrables documents archéologiques, historiques ou ethnologiques. Une telle pratique fait horreur à la mentalité occidentale, et l'on l'a peu étudiée. On l'a mal comprise. On y a vu une forme de sacrifice humain, ce qu'elle n'était pas.
On l'a crue limitée aux rois et à leurs suivants, alors qu'elle fut généralisée dans de nombreuses sociétés qu'étudie l'ethnologie.
Aujourd'hui, les sciences sociales ont accumulé un bagage impressionnant de connaissances dans les domaines de l'ethnologie, de l'histoire et de l'archéologie, permettant de nouvelles approches dans une vision globale des sociétés humaines.
Si d'idée d'une évolution des sociétés n'est, en dehors de quelques écoles américaines, acceptée par personne en anthropologie sociale, il est possible de proposer une classification des sociétés à travers trois critères : l'économie, le politique et l'organisation sociale. Le génie humain a su inventer différents systèmes pour gérer l'existence des individus en collectivité et leurs rapports entre eux.
A travers le temps et le monde, Alain Testart décrit ces différentes sociétés, et, comme un biologiste, tente dans cet essai d'anthropologie sociale d'en faire une classification.
En bref Le livre de référence sur le premier temple bâti par l'homme.
Le livre Gobekli Tepe marque un tournant dans l'histoire de l'humanité. Au nord du croissant fertile, au sud-est de la Turquie, il y a 12 000 ans, les hommes ont élevé un sanctuaire monumental à l'architecture extraordinaire. Ils y ont dressé des dizaines de piliers d'un seul bloc. Sur ces pierres colossales de forme humaine, ils ont gravé un bestiaire inédit, mêlant divinités, fauves, serpents et autres monstres. Ces monuments sont la première preuve des établissements humains et marquent la transition entre chasseurs-cueilleurs aux agriculteurs sédentaires. Avec Jéricho et Çatal Hoyük, Gobekli constitue l'un des jalons fondamentaux de l'histoire de l'humanité.
Klaus Schmidt, l'archéologue qui a découvert et fouillé le site depuis les années 1990, en raconte l'histoire fascinante. Dans une langue claire et précise, il rend accessible au plus grand nombre l'une des découvertes les plus importantes des trente dernières années.
L'auteur Klaus Schmidt, professeur à l'université d'Heidelberg, fouille le Gobekli Tepe depuis 1996. Il travaille en Turquie depuis 1978.
Arguments - La première traduction d'un best-seller allemand (+ 10 000 ex.), Sie Bauten die ersten Tempel, Beck, 2006.
- L'unique ouvrage sur cette découverte récente du premier temple de l'humanité.
Aux confins des terres émergées, l'Europe a longtemps constitué une aire marginale pour les populations humaines (Neandertal). L'évolution mécanique de notre anatomie fut largement réalisée ailleurs, au sein des vastes masses continentales d'Asie et d'Afrique (Cro-Magnon). Cette humanité en pleine expansion démographique élabora des systèmes de valeurs adaptés à ses contraintes internes. Armée d'une métaphysique nouvelle, fondée sur la conquête des forces naturelles par l'esprit, elle déborda progressivement ses aires d'origine et s'étendit, vers l'ouest, à tout le continent. Nous la reconnaissons à son anatomie, à ses traditions, à ses arts et à ses mythes. Ses raffinements techniques jouèrent avec des forces mécaniques récemment domptées, où l'énergie fut mise en transformation. Les matériaux souples et résistants furent empruntés aux espèces animales. La particularité essentielle y fut de glisser un monde de symboles, entre la réalité et l'action, autant dans les armes que dans les images. Ces populations modernes subsistèrent jusqu'à nous ; elles fondèrent l'Europe et enclenchèrent son histoire.
Le Néolithique, entre 5 500 et 2 300 avant notre ère, est une des périodes clefs de notre histoire, qualifiée par certains de révolution. Les hommes de la préhistoire qui étaient jusque-là en phase avec la nature vont peu à peu disparaître et céder la place aux hommes du Néolithique, des agriculteurs et éleveurs venus du Proche-Orient qui s'approprient et façonnent le paysage. Les conditions précises de cette mutation nous échappent encore mais des changements radicaux dans les formes d'habitat et dans les modes d'exploitation du territoire sont les signes d'une transformation profonde des modes de vie. S'il est encore difficile de comprendre dans le détail comment une société de prédation s'est muée en une société de production, les travaux archéologiques conduits depuis une vingtaine d'années en Normandie éclairent d'un jour nouveau les différents aspects de la vie de ces premiers paysans.