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Cet ouvrage a pour ambition de dresser un état des connaissances sur les premières sociétés rurales et métallurgiques à l'échelle de la France mais dans un contexte largement européen. De l'avènement des premières communautés d'agriculteurs du Néolithique jusqu'à la guerre des Gaules et la conquête romaine, soit sur les six millénaires avant notre ère, sont examinés les aspects culturels, économiques et sociaux qui ont, au fil du temps, rythmé le quotidien des populations de l'hexagone. À cette fresque ont contribué les meilleurs chercheurs et universitaires issus de toutes les institutions de l'archéologie française.
Ce livre se veut aussi le miroir des apports de terrain les plus récents, du développement magistral des fouilles extensives, des avancées méthodologiques en laboratoire des sciences connexes, celles-ci désormais intégrées à part entière dans la sphère de l'archéologie : autant de pistes qui ont contribué à diversifier les approches et à décupler la documentation aujourd'hui disponible. Un nouveau visage de la protohistoire française s'est donc progressivement mis en place : ce volume témoigne sur les acquis les plus saillants de cette profonde mutation.
En imaginant qu'une arme dans une tombe indiquait à coup sûr que le défunt était un homme et qu'un collier laissait entendre la présence d'une femme, les spécialistes se sont longtemps contentés de plaquer leur vision de la société contemporaine sur le monde celtique. En se penchant sur le cas des tombes datant de l'âge du fer (VIIIe-Ier siècle av. J.-C.) découvertes en Champagne, Chloé Belard parvient à démontrer à quel point ces idées préconçues se révèlent inexactes, tout en éclairant leurs fondements historiographiques et idéologiques. Une lance ou une épée pouvaient tout aussi bien orner les sépultures des femmes que celles des hommes. C'est dire à quel point le poids des femmes à été sous-estimé chez les Celtes. L'auteur en vient à proposer une nouvelle méthode d'analyse, une archéologie du genre, qui s'appuie sur une réflexion historique et anthropologique novatrice et qui appelle à reconsidérer la place des femmes non seulement dans la société celte, mais aussi dans l'ensemble du monde antique.
Les Alpes ont toujours été perméables aux échanges. De part et d'autre de ses versants, hommes, objets et idées y circulent et se croisent rapprochant d'une façon complexe mondes celtique et méditerranéen.
En Italie du Nord, la culture celtophone de Golasecca est activement impliquée dans ces trafics de vaste portée. Les relations nouées avec les Celtes et les communautés alpines se manifestent par la présence au nord des Alpes de petits objets liés au port des vêtements. Témoins ordinaires de déplacements humains, ces ornements mettent en exergue le rôle d'autres strates de la société, également impliquées dans les trafics transalpins, au-delà des élites traditionnellement étudiées.
Privilégiant l'ordinaire à l'extraordinaire, l'ouvrage propose une nouvelle lecture des interactions culturelles et des liens noués entre communautés situées de part et d'autre des Alpes. Par une lecture dynamique et sémiologique de la diffusion et des modes de réception d'objets personnels de type Golasecca, l'auteur met en évidence la complexité du fonctionnement des réseaux d'échanges au premier âge du fer.