Les commandes sur le site internet sont suspendues jusqu'au : 31/12/2023
Aucun ouvrage n'avait jusqu'à présent réussi à restituer toute la profondeur et l'extension universelle des dynamiques indissociablement écologiques et anthropologiques qui se sont déployées au cours des dix millénaires ayant précédé notre ère, de l'émergence de l'agriculture à la formation des premiers centres urbains, puis des premiers États.
C'est ce tour de force que réalise avec un brio extraordinaire Homo domesticus. Servi par une érudition étourdissante, une plume agile et un sens aigu de la formule, ce livre démonte implacablement le grand récit de la naissance de l'État antique comme étape cruciale de la « civilisation » humaine.
Ce faisant, il nous offre une véritable écologie politique des formes primitives d'aménagement du territoire, de l'« autodomestication » paradoxale de l'animal humain, des dynamiques démographiques et épidémiologiques de la sédentarisation et des logiques de la servitude et de la guerre dans le monde antique.
Cette fresque omnivore et iconoclaste révolutionne nos connaissances sur l'évolution de l'humanité et sur ce que Rousseau appelait « l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ».
Un réchauffement climatique suivi de sécheresse et de famines, des séismes, des guerres civiles catastrophiques, de gigantesques mouvements de populations fuyant leurs terres d'origine, des risques systémiques pour les échanges internationaux. Nous ne sommes pas au XXIe siècle, mais bien au XIIe siècle avant J.-C. ! Toutes les civilisations de Méditerranée grecque et orientale (de la Crète à l'Égypte, de Canaan à Babylone, etc.) se sont en effet effondrées presque simultanément, il y a plus de trois mille ans. Des régions entières ont été désertées, des villes détruites et définitivement vidées de leurs habitants. L'Égypte ne sera plus que l'ombre d'elle-même.
Comment un ensemble de civilisations florissantes a-t-il pu disparaître aussi brutalement ?
Le grand archéologue américain Eric H. Cline mène l'enquête et nous raconte la fin de l'âge du bronze sous la forme d'un drame en quatre actes. Il fait revivre sous nos yeux ces sociétés connectées qui possédaient une langue commune, échangeaient de multiples biens (grains, or, étain et cuivre, etc.), alors que les artistes circulaient d'un royaume à l'autre. Les archives découvertes témoignent de mariages royaux, d'alliances, de guerres et même d'embargos. En somme, une « mondialisation » avant l'heure, confrontée notamment à des aléas climatiques qui pourraient avoir causé sa perte.
Une passionnante plongée dans le passé qui nous oblige à réfléchir.
L'âge du Fer, qui correspond aux sept derniers siècles avant notre ère, marque la naissance des premières villes et des premiers États sur notre territoire. Le métal, qui donne son nom à la période, n'a joué qu'un rôle assez tardif durant ce moment essentiel où ont alterné phases de développement et de déclin, stratégies de concentration vers les premières villes fortes et moments d'éclatement. Grâce à l'archéologie préventive, les fouilles, réalisées dorénavant sur des surfaces suffisantes pour appréhender des sites de cette période, battent en brèche la vision traditionnelle et réductrice de ces sociétés.
On comprend mieux, dès lors, comment l'organisation urbaine et étatique, adoptée dès la fin du IIe siècle avant notre ère, est à la source d'une nouvelle période historique, durant laquelle les sociétés sont devenues plus interdépendantes : des biens, des personnes, des idées, des savoir-faire circulaient dans toute l'Europe. Les mythiques cavaliers à la longue épée en fer, les relations avec les Grecs installés à Marseille, le pouvoir ostentatoire de la princesse de Vix, les grandes migrations et la furie guerrière celtiques, les sacrifices humains liés à une plus haute spiritualité, l'apparente étrangeté de l'art celtique, la mise au point, décisive, d'une agriculture adaptée aux terres difficiles des plateaux, les oppida - lieux névralgiques de la guerre des Gaules - prennent sens et relief dans cette perspective renouvelée. Autant de bouleversements de nos connaissances opérés sur cette période depuis les années 1990, dont la question de l'origine des Celtes, qui est elle-même reconsidérée.
L' ambition de ce livre est de faire le point sur les connaissances aujourd'hui disponibles sur le sexe biologique et ses variations, dont on sait désormais qu'il ne permet pas de séparer les individus en deux catégories bien distinctes. Il veut aussi évaluer l'impact du genre (c'est-à-dire la répartition des êtres humains en deux catégories sociales hiérarchisées) sur le développement du corps des êtres sexués et sur la construction de leur identité. Enfin, il cherche à apprécier dans quelle mesure les croyances liées au genre (bicatégorisation mâle-femelle stricte, supériorité masculine) ont pu influencer les recherches menées sur le sexe biologique.
Les contributions réunies ici proviennent d'une part de spécialistes en sciences de la vie (anthropologie biologique, endocrinologie, génétique, médecine, neurologie.), d'autre part de chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales (droit, esthétique, musicologie, philosophie, sociologie.). Après une présentation de l'histoire évolutive du sexe, l'étude de l'humain (formation des organes et du squelette, évolution, rôle des hormones, des gènes.) est éclairée de comparaisons avec le monde animal, qui permettent de mieux mesurer l'immense variabilité que présente la « nature » et l'importante plasticité du vivant. Des témoignages de personnes intersexes et transgenres apportent un éclairage complémentaire sur la question de l'identité sexuelle, en confrontation avec les « réponses » que la médecine et la science ont apporté à cette question, ou qu'elles se posent aujourd'hui. L'ensemble s'adresse tant aux publics concernés par la diffusion des connaissances (enseignants, étudiants, journalistes.) qu'au grand public intéressé par les questions sociétales et éthiques que posent les connaissances scientifiques les plus récentes. Il permet de mieux saisir les enjeux des récentes polémiques sur l'enseignement du genre au lycée, ainsi que la réalité des processus physiologiques et culturels qui y sont liés.
Ce livre est issu du colloque international « Mon corps a-t-il un sexe ? », organisé à Paris en juin 2011 par l'Institut Émilie du Châtelet.
Curieusement, le célèbre Essai sur le don de Marcel Mauss (1925) semble avoir inspiré plus de discussions théoriques ou philosophiques que d'études empiriques. La chose est doublement surprenante. Mauss, d'une part, était en effet plus soucieux du concret qu'intéressé par les spéculations conceptuelles (au point qu'on méconnaît sa puissance de théoricien). D'autre part, symétriquement, la grande majorité des ethnologues ou observateurs qui ont travaillé sur les relations d'échange et de partage dans les sociétés archaïques ou traditionnelles l'ont généralement fait sur un mode purement descriptif, en se limitant à la singularité de leur terrain sans guère tenter de la situer en référence à l'universalité relative des phénomènes de don et de contre-don pourtant suggérée par l'Essai sur le don. Pour bien la percevoir, il convient d'avoir sous les yeux, en même temps, des études empiriques portant sur de nombreuses régions du monde. D'où l'intérêt de réunir dans ce même numéro des études portant sur des domaines très variés tant en Afrique qu'en Amérique latine ou en Asie. Et de poursuivre ainsi le débat théorique.