Les commandes sur le site internet sont suspendues jusqu'au : 31/12/2023
Mais où sont passés les Indo-Européens ? On les a vus passer par ici, depuis les steppes de Russie, ou par là, depuis celles de Turquie. Certains les ont même vus venir du Grand Nord. Mais qui sont les Indo-Européens ? Nos ancêtres, en principe, à nous les Européens, un petit peuple conquérant qui, il y a des millénaires, aurait pris le contrôle de l'Europe et d'une partie de l'Asie jusqu'à l'Iran et l'Inde, partout où, aujourd'hui, on parle des langues indo-européennes (langues romanes comme le français, slaves comme le russe, germaniques comme l'allemand, et aussi indiennes, iraniennes, celtiques, baltes, sans compter l'arménien, l'albanais ou le grec). Et depuis que les Européens ont pris possession d'une grande partie du globe, c'est presque partout que l'on parle des langues indo-européennes - sauf là où règne l'arabe ou le chinois.
Mais les Indo-Européens ont-ils vraiment existé ? Est-ce une vérité scientifique, ou au contraire un mythe d'origine, celui des Européens, qui les dispenserait de devoir emprunter le leur aux Juifs, la Bible ?
Jean-Paul Demoule prétend dans ce livre iconoclaste s'attaquer à la racine du mythe, à sa construction obligée, à ses détournements aussi, comme la sinistre idéologie aryenne du nazisme, qui vit encore. Il montre que l'archéologie la plus moderne ne valide aucune des hypothèses proposées sur les routes de ces invasions présumées, pas plus que les données les plus récentes de la linguistique, de la biologie ou de la mythologie. Pour expliquer les ressemblances entre ces langues, d'autres modèles restent à construire, bien plus complexes, mais infiniment plus intéressants.
Claude Lévi-Strauss a écrit les pages qui forment à présent ce volume pour répondre à une demande du grand quotidien italien La Repubblica. Il en résulte un ensemble inédit, composé de seize textes écrits en français, entre 1989 et 2000.
Partant chaque fois d'un fait d'actualité, Lévi-Strauss y aborde quelques-uns des grands débats contemporains. Mais, que ce soit à propos de l'épidémie dite de " la vache folle ", de formes de cannibalisme (alimentaire ou thérapeutique), de préjugés racistes, liés à des pratiques rituelles, l'excision ou encore la circoncision, l'ethnologue incite à comprendre les faits sociaux, qui se déroulent sous nos yeux, en évoquant la pensée de Montaigne, fondement de la modernité occidentale : " chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ".
En ouverture du volume un texte écrit en 1952 : Le Père Noël supplicié.
Jean Guilaine est archéologue, professeur au Collège de France à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
Jean Zammit est médecin, paléopathologiste, chargé de conférences à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
De l'Asie du Sud-Ouest où se constituent, aux Xe et IXe millénaires avant notre ère, les premières communautés paysannes, à la péninsule Ibérique où elles prennent pied au VIe millénaire, la Méditerranée est le théâtre de profondes transformations.
Chasse et cueillette cèdent désormais le pas à la production agricole : un monde repensé voit le jour, fort de systèmes économiques, de liens sociaux ou de repères symboliques nouveaux. L'appropriation de l'espace méditerranéen par les populations d'agro-pasteurs fonde la matrice d'où émergeront les futures civilisations classiques. Cette Méditerranée néolithique connaîtra, de la Sicile au Portugal, son point d'orgue aux IVe et IIIe millénaires.
En témoignent notamment ses manifestations les plus abouties : grands tombeaux mégalithiques de la mer Tyrrhénienne à l'Andalousie, hypogées de Sardaigne et de Provence, temples de Malte, statuaire naissante d'Occident. Autant de monuments et de lieux qu'interroge cet ouvrage pour appréhender des sociétés déjà confrontées aux premières accélérations de l'Histoire.