Selon Henri Pirenne, l'avancée de l'islam serait à l'origine de la rupture avec l'Antiquité. Séparant définitivement l'Orient et l'Occident, elle aurait mis fin à l'unité méditerranéenne et repoussé l'axe de la civilisation du Sud vers le Nord.
L'État franc, confiné au Nord, aurait donné naissance à un monde nouveau : le royaume mérovingien, dans lequel la dynastie des Carolingiens s'imposait. Le Moyen Age commençait.
Et Pirenne de conclure par cet aphorisme célèbre : « Sans l'islam, l'Empire franc n'aurait sans doute jamais existé, et Charlemagne sans Mahomet serait inconcevable. » Cette thèse, qui aujourd'hui encore suscite de nombreux débats, occupa Henri Pirenne durant les vingt dernières années de sa vie. Elle compte désormais parmi les classiques.
Cet ouvrage classique, longtemps resté indisponible, retrace l'essor des cités médiévales entre le X e et le XII e siècles, dont il attribue l'origine à l'essor du commerce. Il décrit le rôle clé de la classe moyenne urbaine dans le développement d'un système économique et d'une culture modernes.
C'est la première grande oeuvre du médiéviste belge Henri Pirenne, dans laquelle il affirme sa thèse centrale sur l'Europe médiévale : ce n'est pas l'invasion des tribus germaniques qui a détruit la civilisation de l'Antiquité, mais plutôt la rupture du commerce méditerranéen du fait des conquêtes arabes au VII e siècle, provoquant le déclin des cités antiques.