« La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation. Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre.
Nous faisions semblant de vouloir continuer. ».
Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
« Ces pages seront-elles jamais publiées ? Je ne sais. Il est probable, en tout cas, que, de longtemps, elles ne pourront être connues, sinon sous le manteau, en dehors de mon entourage immédiat. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude : combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement ! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. ».
Entre 1942 et 1945, environ 17000 femmes et enfants auraient été victimes de viols commis par des soldats américains en Angleterre, en France et en Allemagne... Ces agressions furent plus violentes et féroces en France qu'en Angleterre, et plus encore en Allemagne. A partir d'archives inédites des tribunaux militaires américains, de témoignages, d'expertises, d'interrogatoires, ce livre accablant éclaire d'un jour nouveau la violence sexuelle en temps de guerre. Sans voyeurisme, mais avec des mots crus et précis, il dit la guerre, la peur, la souffrance et l'humiliation, et rompt définitivement avec l'imaginaire du repos du guerrier.
Futur Nobel de littérature, le Premier Ministre britannique prenait un soin de styliste à l'écriture de ses discours de guerre.
Au plus noir de la bataille d'Angleterre, dans un Londres harcelé par les bombardements allemands, chaque mot devait porter, frapper. Du sang, du labeur, de la sueur, des larmes. Mais le génie de Churchill, c'est beaucoup plus qu'un sens permanent de la formule. C'est une métrique incomparable, une musique et aussi cette voix, qu'on croit entendre, rocailleuse, emmêlée, essoufflée ; six ans durant, elle a incarné la résistance des Alliés contre l'Axe.
Le lecteur trouvera rassemblé ici le meilleur des discours de guerre de Churchill. Indisponibles en français depuis la fin des années cinquante, ils ont été entièrement retraduits, commentés et sont présentés en regard de leur version originale.
L'opération Barbarossa, qui s'ouvre le 22 juin 1941 par l'entrée des Panzers de l'Allemagne hitlérienne en Union soviétique, est une guerre d'idéologies : le nazisme et son armée donnent alors la pleine mesure de leur potentiel de destruction. En face, le bolchevisme stalinien radicalise sa violence : la guerre ne change pas le stalinisme, elle l'exalte. En 1941, Wehrmacht et Armée rouge sont, de loin, les deux plus gros instruments militaires de l'époque. Dix millions d'hommes s'affrontent et se détruisent lors d'opérations militaires aux proportions monstrueuses : les plus gros encerclements, les percées les plus spectaculaires, les retournements les plus improbables aussi.
Combats, exécutions, exactions, famines délibérées tuent en 200 jours plus de 5 millions d'hommes, femmes et enfants, soldats et civils.
Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri brossent la fresque du plus terrible affrontement de la Seconde Guerre mondiale, passant du Kremlin au QG du Führer, des états-majors des Fronts à ceux des groupes d'armées, du NKVD aux Einsatzgruppen, des unités en marche aux usines et aux fosses d'exécution. Une somme unique et exceptionnelle.
Dès 1933, nombreux sont les intellectuels français à aller à la rencontre d'Hitler et de la nouvelle Allemagne nazie. Ils sont journalistes, reporters, professeurs, hommes de foi ou encore artistes, et s'expriment souvent dans la presse à grand tirage. Quittant une France jugée atone pour se rendre en Allemagne nazie, certains rêvent à l'émergence d'une société renouvelée suivant le modèle nazi ou encore à une régénération nationale française selon ses propres règles. D'autres, lucides et attentifs aux méthodes de la dictature, s'attachent dans leurs récits à raisonner plus juste et à défaire les ruses de la barbarie.
De l'entre-deux-guerres jusqu'aux procédures d'épuration, Alexandre Saintin retrace les itinéraires d'intellectuels qui sont allés à la rencontre de l'Allemagne nazie. Sans instruire de procès ni tomber dans le piège de la téléologie en pointant les affres de Vichy comme incontournable aboutissement, l'auteur relit les engagements de ces intellectuels à la lumière de leurs productions littéraires, de leurs expériences sur le terrain, mais aussi des enjeux de carrière que le voyage pouvait servir.
En France, la fin de l'occupation nazie est associée à deux événements : le débarquement sur les plages de Normandie puis l'entrée de la 2e DB de Leclerc dans Paris. S'il n'est pas dans l'esprit de l'auteur d'en nier l'importance, il montre néanmoins qu'il est nécessaire d'ouvrir la focale et d'analyser toutes les facettes de la guerre menée par les unités anglo-américaines dans le ciel de France.
Utilisant des bombardiers comme artillerie à longue portée, le général Eisenhower organisa la destruction de ports, de complexes industriels, d'installations militaires et même de villes entières. Cette offensive entraîna la mort de dizaines de milliers d'hommes, femmes et enfants, et causa des dommages irréparables aux cités et aux oeuvres d'art d'une nation certes occupée, mais amie.
En examinant la doctrine et les plans du commandement allié tout en racontant les opérations principales, Stephen Bourque offre un récit complet et particulièrement percutant de la guerre des Alliés contre la France entre 1940 et 1945.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Simon Duran
Le Livre noir raconte comment a commencé "la solution finale", l'extermination programmée des Juifs par les nazis. Un livre où les morts se mettent à parler.
Une immense entreprise qui répond à l'impératif biblique toujours actuel :
Zakhor ! (souviens-toi).
Textes et témoignages traduits du russe par Yves Gauthier, Luba Jurgenson, Michèle Kahn, Paul Lequesne et Carole Moroz sous la direction de Michel Parfenov.
« Ce ne sont pas des mémoires. C'est trop tôt. Ce n'est pas un journal. Je ne vois pas assez de choses. Ce sont des notes, des notes dont je veux me souvenir et que seul, peut-être, j'aurai du plaisir à relire. » Lorsque Maurice Garçon (1889-1967) inaugure par ces mots le premier cahier de son journal, en 1912, il ne se doute pas qu'au cours du demi-siècle à venir et jusqu'à la veille de sa mort, il va en remplir 41 autres. Il a vingt-trois ans et vient de prêter serment au barreau de Paris. Ses cahiers deviennent ses confidents quotidiens : il se précipite presque chaque soir sur les pages à noircir. Il note, raconte ses journées avec verve. La période de l'Occupation lui donne l'occasion de déployer tous ses talents de chroniqueur. Il sillonne Paris et la province, enquête, furète, recoupe : nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face après l'armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, le 10 juillet 1940 : il ne cessera plus de fustiger « le Vieux ». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, détails méconnus, anecdotes, parfois révélations, Maurice Garçon se livre avec une enviable facilité d'écriture et le mérite constant de s'interdire toute retouche. Car ce qu'on découvre est un premier jet, un premier jet presque sans ratures, qui ne sera jamais repris ni retravaillé. On lit sur le vif.
"Cette famines, ces alertes, ces bombardements, ces queues interminables aux portes des boutiques, cette pénurie des objets les plus humbles, je les avais vus à Madrid, je les vis à Marseille, à Paris... La France et l'Angleterre les subissaient des mêmes ennemis".
Joseph Kessel, dans L'Heure des châtiments, troisième tome de Témoins parmi les hommes, livre un témoignage exceptionnel des événements tragiques qui ont frappé l'Europe de 1936 à 1945. Bouleversante évocation de souvenirs atroces, de dévouements sublimes, " de cette fosse d'oubli où la vie chemine malgré tout ". L'Espagne à feu et à sang de 1938 avec la guerre civile, la France de 1940 à 1945, Londres, les sans-gloire, les sans-tombeau, les sans-abri, les sans-pardon, la longue défaite puis le procès de Nuremberg, la liberté retrouvée, enivrante, pleine de promesses et d'embûches.
Journaliste, aviateur, résistant, romancier (La Passante du Sans-Souci, L'Armée des ombres, Les Cavaliers, Le Lion), Joseph Kessel (1898-1979) fut l'un des grands reporters du XXe siècle. Ami de Malraux, de Saint-Exupéry, de Monfreid, il a couvert les guerres civiles irlandaise et espagnole, les premières tensions en Palestine, les vols transsahariens de l'Aéropostale comme la traite négrière en mer Rouge.
Ce livre, encore inédit en France, est devenu un livre incontournable et unique en son genre. Mêlant allègrement histoire, psychanalyse et gender studies, il nous plonge au coeur de l'âme virile et de sa dérive fasciste, avec de nombreuses illustrations (de l'affiche de propagande à la planche de Comics). Un mélange absolument détonant.
La recherche ici entreprise dans le sillage de «Homo sacer» ne porte pas sur les circonstances historiques dans lesquelles s'est accomplie la destruction des juifs d'Europe, mais sur la structure et la signification du témoignage. Il s'agit de prendre au sérieux le paradoxe de Primo Levi, selon lequel tout témoignage contient nécessairement une lacune, le témoin intégral étant celui qui ne peut témoigner.
Il s'agit de ceux qui « ont touché le fond », des déportés dont la mort « avait commencé avant la mort corporelle » ? bref, de tous ceux que, dans le jargon d'Auschwitz, l'on appelait les « musulmans ». On a essayé ici de regarder cet invisible, de tenir compte des « témoins intégraux » pour l'interprétation d'Auschwitz. On propose, par là, une réfutation radicale du révisionnisme. Dans cette perspective, en effet, Auschwitz ne se présente pas seulement comme le camp de la mort, mais aussi comme le lieu d'une expérience encore plus atroce, où les frontières entre l'humain et l'inhumain, la vie et la mort s'estompent ; et, mise à l'épreuve d'Auschwitz, toute la réflexion de notre temps montre son insuffisance pour laisser apparaître parmi ses ruines le profil incertain d'une nouvelle terre éthique : celle du témoignage.
En marquer le sujet en tant que reste, tel est le but de ce livre.
" À exactement huit heures et quinze minutes le matin du 6 août 1945, heure locale, au moment où la bombe atomique explosa sur Hiroshima, Miss Toshiko Sasaki, employée au service du personnel de la East Asia Tin Works, venait juste de s'asseoir à son bureau en tournant la tête pour parler à sa collègue. " En août 1946, un an après le bombardement d'Hiroshima, le reporter John Hersey se rend dans la ville martyre afin d'interviewer six hibakusha, nom donné aux survivants du chaos : un prêtre jésuite, une veuve brodeuse, deux médecins, un diacre et une jeune employée d'usine. Publié en intégralité dans le New Yorker le 31 août 1946, l'article connaît un immense retentissement au sein de la population américaine qui prend conscience de l'horreur vécue par l'ennemi japonais. Ce récit magistral retrace les instants qui précédèrent et suivirent l'explosion de la bombe H, évoquant sa dimension politique et philosophique à travers six expériences entrecroisées. En 1985, conscient du devoir de mémoire, John Hersey retourne sur les lieux et reprend contact avec les victimes. Il raconte cette ultime rencontre dans un dernier chapitre publié la même année.
Albert Speer, confident d'Hitler, ministre de l'Armement et acteur majeur de l'administration du Troisième Reich, a toujours insisté sur sa méconnaissance des crimes du régime et dissimulé la centralité de son rôle dans l'Etat nazi, notamment à travers ses célèbres Mémoires, Au coeur du Troisième Reich et Journal de Spandau. Cette version mensongère lui a permis de duper ces juges à Nuremberg comme ses précédents biographes et s'est imposée aussi bien en Allemagne qu'à l'étranger. Jusqu'à ce livre.
Martin Kitchen conteste cette déformation des faits opérée de bout en bout par le principal intéressé. Il montre que ce qui rend Albert Speer particulièrement effrayant, et intéressant, c'est que cet homme creux et résolument bourgeois, d'une grande intelligence mais manquant totalement de vision morale, incapable de s'interroger sur les conséquences de ses actes et dépourvu de tout scrupule, est loin d'être un marginal. Représentant typique de sa classe sociale et de sa génération, voix des intérêts économiques et des barons de l'industrie, il appartient à cette catégorie d'hommes, au sein des ministères, des associations et cercles professionnels, qui ont permis l'enracinement du national-socialisme. Le Troisième Reich, en effet, n'aurait jamais été aussi dangereux et efficace s'il avait uniquement pris appui sur des aventuriers, idéologues à moitié fous et fanatiques racistes, qui finissent par créer un nuage de fumée. A la fois technocrate, expert et courtisan considérablement enrichi sous le régime, Speer, en réalité, représente bien mieux le type de personnalité qui a favorisé l'établissement et le fonctionnement de l'Etat nazi, y compris dans sa dimension génocidaire.
Antony Beevor Stalingrad Stalingrad est sans doute le tournant capital de la Seconde Guerre mondiale. Sa chute aurait livré à Hitler les pétroles du Caucase. Et quel symbole que de prendre la ville qui portait le nom du « petit père des peuples ». De ces enjeux résulta un des plus gigantesques - et des plus atroces - affrontements militaires de l'Histoire. La Wehrmacht en ressortit brisée ; l'Armée rouge y forgea la légende d'un communisme libérateur.
Pour conter cette épopée, où l'héroïsme et la barbarie se côtoient à chaque page, l'historien britannique Antony Beevor a pu accéder, le premier, aux archives soviétiques, jalousement tenues secrètes jusqu'à la chute du régime, qu'il a confrontées aux archives allemandes ainsi qu'à d'innombrables témoignages.
Opérations militaires, relations entre les hauts gradés et le pouvoir politique, souffrances quotidiennes des combattants des deux bords et des civils : à tous les niveaux, ce récit rigoureux et inspiré apporte des révélations et des éclairages nouveaux. Il nous fait revivre au jour le jour une bataille où se joua le sort du monde.
On sort de ce bilan magistral abasourdi par l'ampleur et l'horreur des destructions humaines. mais aussi par le temps qu'il a fallu à l'Histoire pour qu'elle reprenne, sur un tel sujet, ses droits. Voilà qui est fait.
Pierre Daix, Le Figaro littéraire.
J'avais quatre ans en 1940. Mes impressions et mes émotions de ce temps-là sont restées intactes dans ma mémoire : celles d'un petit garçon qui - à l'exception de la peur intense ressentie au cours des combats indécis d'août 1944 - traversa la guerre plus qu'il ne la subit. Durant ces cinq années, je ne l'éprouvai que par petites touches : l'exode, la mélodie du brouillage de Radio Londres, l'expression de mon père à l'annonce du bombardement de Pearl Harbor, quelques uniformes allemands, une tache de sang sur le trottoir...
Aussi étrange que cela puisse paraître, une autre chose hante mes souvenirs de ces années noires : le parfum de la vie dans le giron de deux mondes, celui, clérical, du plus profond des bocages français, dans les collines de Normandie, au sud du Cotentin, et, à l'occasion des grandes vacances, celui de l'orée du Perche, moins fervent. Deux mondes différents mais arrimés de la même façon au xixe siècle par des moeurs et des traditions ancestrales. Deux mondes aujourd'hui disparus.
Me plonger dans ces souvenirs, c'est faire revivre cette France d'autrefois qui, au lendemain du débarquement, ouvrit ses ruines et ses bocages à l'Amérique et à la modernité.
A. C.
Dans la lignée d'Albert Londres ou Henri Béraud, Xavier de Hauteclocque est dans l'entre-deux-guerres un grand-reporter audacieux, auteur d'enquêtes dans le Grand Nord, sur la route de La Mecque ou aux confins de l'URSS. Ami de Kessel, parfaitement germanophone, il entame dans les années 1930, une série de reportages chocs dans une Allemagne en pleine crise. Cet ouvrage présente les trois enquêtes menées par Hauteclocque au coeur d'un pays gangrené par le nazisme. Ses textes sont tous d'une clairvoyance désespérée et d'un rare courage. Il multiplie les révélations sur les SA et les SS, les disparitions, les assassinats, les tortures, et sur la propagande du régime. Ses trois livres, À l'ombre de la croix gammée, La tragédie brune et Police politique hitlérienne, témoignages hors du commun, alertent l'opinion publique française et inquiètent le régime nazi, au point que les services spéciaux jurent sa perte.
Ce volume contient : À l'ombre de la croix gammée, La tragédie brune, Police politique hitlérienne.
Le nazisme est trop souvent présenté comme un mouvement profondément antimoderne, obsédé par un passé mythique et exaltant la communauté du sang et de la tradition culturelle. Dans ce livre, qui a fait date par son approche radicalement nouvelle, Jeffrey Herf montre au contraire qu'il a voué un culte délirant à la technologie la plus avancée.
Pour ce faire, le grand historien américain s'est livré à une enquête approfondie sur les origines idéologiques du IIIe Reich, mettant en lumière une nébuleuse originale d'intellectuels, dont plusieurs ont marqué l'histoire des idées, comme Oswald Spengler, Ernst Jünger, Werner Sombart ou Carl Schmitt. Le point commun de ces « modernistes réactionnaires » est d'avoir fusionné certaines dimensions de la société industrielle - son mode de production et sa technologie, la rationalité instrumentale -, avec la culture du nationalisme allemand, caractérisée par sa haine de la raison et de la démocratie.
Les conclusions qui se dégagent de cette passionnante enquête, qui a renouvelé l'interprétation du phénomène nazi, et jusqu'ici étonnamment restée inédite en français, sont les suivantes : d'une part, la modernité n'est pas un phénomène monolithique, qu'il faudrait accepter ou rejeter en bloc ; d'autre part, l'adhésion à la modernité technique n'est pas en soi un gage d'émancipation.
Loin de l'image toute faite reprise si souvent quand il s'agit de Leclerc, une biographie dépoussiérée où se découvre un personnage d'une humanité insoupçonnée.
Leclerc, c'est un parcours, un destin et une légende. Jean-Christophe Notin est parti sur ses traces. Au lieu de l'image d'Epinal du génie ou du visionnaire, l'action du général en Afrique prend plus d'ampleur, son commandement de la 2e division blindée apparaît dans toute sa complexité, son rôle dans la décolonisation est réexaminé. La description de ses relations avec l'armée, de Gaulle et sa famille achève le portrait d'un homme qui lutta contre les ennemis de la France, mais aussi contre ses propres faiblesses. Avec le même souci de clarification, l'auteur s'est attelé à élucider les circonstances de l'accident aérien fatal au général et qui, depuis 1947, a été l'objet de toutes les controverses.
À la veille de l'invasion allemande le 22 juin 1941, l'Union soviétique comptait environ 5 millions d'habitants juifs, dont presque 2 millions résidant sur les territoires annexés entre 1939 et 1940. Sur ces 5 millions, à peu près la moitié furent victimes de la politique génocidaire nazie. La plupart d'entre elles furent fusillées au bord de fosses, tandis que d'autres périrent de la faim, du froid, du typhus, dans des ghettos, ou asphyxiées dans des camions à gaz sillonnant les routes de l'Est. De la forêt de Ponary au ravin de Babi Yar, de la plage de Skede à Liepaja aux tranchées antichars de Moguilev, les campagnes soviétiques devinrent un vaste cimetière.
Ce livre est l'aboutissement de plus de dix années de recherche. La démarche choisie est celle d'une histoire à échelle humaine, dans la mesure où tant d'hommes et de femmes furent impliqués de près ou de loin dans la machine génocidaire, du bourreau à la victime, en passant par les innombrables voisins, situés dans cette zone grise qu'il faut encore préciser tant les comportements furent complexes. C'est une histoire qui s'ancre dans un territoire, dans un quotidien, dans une proximité.
Des falaises de Normandie aux plages des Landes, de Dunkerque à Biarritz, des milliers de blockhaus sont aujourd'hui les dernières ruines de la Seconde Guerre mondiale. Ils font tellement partie de notre paysage qu'ils sont devenus presque invisibles. Ce sont pourtant les vestiges de la plus importante opération de collaboration économique de l'Occupation.
Cette sombre histoire est restée incroyablement méconnue depuis des décennies. Pour la première fois, ce livre rassemble les pièces du dossier et démonte le système.
Nouvelle édition revue et corrigée.
Le 23 septembre 1940, l'armée japonaise viole la frontière indochinoise malgré la conclusion d'un accord à Hanoï quelques heures plus tôt. Pour l'Indochine française, c'est le début de près de cinq années d'occupation, qui aboutissent, le 9 mars 1945, à l'élimination de la présence française. Ainsi, l'action des forces nippones a pour conséquence de précipiter l'indépendance du Vietnam, du Cambodge et du Laos, ainsi que celle de déclencher la Guerre d'Indochine. Pour le Japon, nouvel allié de l'Allemagne, c'est la première étape de l'expansion vers le sud qui mène, 15 mois plus tard, à l'éclatement de la Guerre du Pacifique.
Fruit d'un long travail de recherche et d'analyse d'archives françaises et japonaises, ce livre explore enfin le rôle d u Japon, longtemps resté absent des études sur le second conflit mondial et sur les origines de la Guerre d'Indochine, bien qu'il ait précipité la crise qui allait changer pour toujours le destin de la France, celui de son ancienne colonie indochinoise, ainsi que celui de l'ensemble de la région Asie-Pacifique.
L'occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale ne s'est pas limitée à une occupation militaire du sol français. Le but de l'occupant était d'importer en France tout ce qui était de rigueur en Allemagne. La politique nazie, en accord avec le gouvernement de Vichy, a donc investi tous les domaines de la vie quotidienne : la nature, la forêt, les animaux, l'agriculture, la culture, l'alimentation, les vêtements, les métiers et jusqu'aux infrastructures des équipements et transports.
L'auteure, en une soixantaine de notices, revient sur cet héritage allemand de l'Occupation et fait le point sur ce qu'il en est resté après-guerre et jusqu'aujourd'hui.
L'archéologie du Débarquement de Normandie : une problématique émergente Elle propose une contribution documentaire inédite à l'histoire de la Seconde guerre mondiale en établissant des faits objectifs et en collectant les archives du sol.
Les vestiges révélés, des plus variés, renseignent des faits militaires ou plus généraux, depuis le quotidien du soldat au combat ou du prisonnier, jusqu'à de grands aménagements dont au premier chef le Mur de l'Atlantique, en passant par les camps de prisonniers, les strates de démolition issues des bombardements ou les formes de la Reconstruction de l'immédiat après-guerre.
Devant l'inexorable disparition des traces du conflit comme de ses témoins directs, l'archéologie a pour finalité de sauvegarder, à l'intention les générations futures, tout un pan de la mémoire des nations et de l'humanité.